Pour aller plus loin dans le développement harmonieux de l’Afrique, il faut aussi compter sur le secteur privé local

Mise à jour le 2 octobre 2019

Pour aller plus loin dans le développement harmonieux de l’Afrique,

il faut aussi compter sur le secteur privé local 

Source : africapresse paris

Avec le Projet KLIMA, la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF) propose un programme de développement harmonieux de l’Afrique, fondé sur un secteur privé vertueux, grâce à l’accompagnement des entreprises par les chambres consulaires. Dans la boîte à outils : l’organisation d’un concours d’entreprises innovantes africaines impliquées dans la lutte contre le changement climatique ; Le montage d’un fonds européen des PMEafricaines pour le climat ; une démarche de compagnonnage…

L’Afrique est historiquement présentée comme le « continent de l’avenir » compte tenu notamment de sa taille considérable et des matières premières qu’on y trouve en abondance. À cela, s’ajoutent aujourd’hui le fait démographique africain et le climat, qui constituent des défis économiques majeurs, tant pour l’Afrique que pour l’Europe et les autres continents.

Pour répondre à ces enjeux essentiels, les gouvernements africains, le plus souvent assistés des grands bailleurs tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou l’Union européenne, mettent en œuvre, en lien avec des agences d’exécution comme l’AFD (Agence française de développement) ou le GiZ allemand, des programmes structurants (infrastructures, éducation…) pour le renforcement de leurs économies.

Cependant, pour aller plus loin dans le développement harmonieux de l’Afrique, il faut aussi compter sur le secteur privé local, avec des entreprises africaines dont la dynamique de croissance doit être nécessairement soutenue, pour pouvoir les conduire à des actions vertueuses pour l’emploi et le climat.

C’est là le projet de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF), qui est conforme aux orientations de la Chambre de commerce internationale (ICC) sur le changement climatique, présentées au Secrétaire général de l’ONU, dans la perspective de l’Assemblée générale consacrée au Climat, à New York, en septembre 2019.

En Afrique comme ailleurs, le réseau des chambres consulaires peut ainsi résolument s’engager par rapport aux actions qui doivent être mises en œuvre pour lutter contre le changement climatique et faciliter la transition énergétique.

Pour ce qui concerne l’Afrique, la CPCCAF se fonde sur son expérience réussie du Compagnonnage consulaire (intervention sur les structures intermédiaires d’accompagnement des entreprises en Afrique ; programme CPCCAF soutenu financièrement par l’AFD entre 2015 et 2018) pour renforcer les capacités des structures d’accompagnement des entreprises africaines, afin qu’elles enclenchent et mettent en œuvre des actions concrètes pour le climat.

Les actions envisagées peuvent concerner aussi bien :

- Les entreprises des filières agricoles, agro-écologiques ou liées à l’agriculture, avec pour objectif d’assurer la sécurité alimentaire des populations africaines, en favorisant la transformation sur place, et également de permettre le développement local, moyennant des partenariats équilibrés et vertueux avec des entreprises européennes qui ont une démarche RSE (responsabilité sociétale et environnementale) suivant les critères ESG.

- Les entreprises des filières industrielles et de services, avec pour objectif de développer les chaînes de valeur de filières qui intègrent une démarche RSE, moyennant notamment le renforcement des compétences des responsables et des collaborateurs des entreprises impliquées.

Parmi les actions qui seront mises en œuvre dans le cadre du projet KLIMA, on pourrait imaginer, par exemple :

- L’organisation d’un challenge / concours d’entreprises innovantes africaines effectivement impliquées dans la lutte contre le changement climatique et la facilitation de la transition énergétique, qui seront repérées grâce à la mobilisation assurée par les chambres francophones à partir notamment de la bourse de projets entrepreneuriaux qui sera développée par la CPCCAF avec la Société d’encouragement de l’industrie nationale (SEIN) avec la plateforme numérique communautaire FRANCOFIL. Aussi, à terme, en partenariat avec ITC(Centre de commerce international), également en direction de l’Afrique anglophone…

– Le montage d’un fonds européen des PME africaines pour le climat, grâce à des solutions adaptées de crédit, en lien avec des acteurs et partenaires africains (banques locales, et IMF-institutions de microfinance) pouvant assurer le cofinancement des projets de développement des entreprises. Cet instrument structurant pour la finance durable, qui viserait d’abord quelques pays cibles et s’intéresserait à des secteurs innovants spécifiques de la filière Climat, comme cela de la ville intelligente ou bien la transition énergétique, pourrait être ainsi présenté dans le cadre du sommet Afrique-France, à Bordeaux, en juin 2020… 
 
Outre les banques comme COFINA et les IMF comme Initiative France, les partenaires de ce fonds privé européen (luxembougeois) pourraient être des structures de formation à la microfinance, comme ADA ou bien des opérateurs comme Grant Thornton qui pourront contribuer à la sélection de projets, en lien avec le réseau de chambres CPCCAF qui les identifieront.

À noter en effet que les projets soutenus devront nécessairement avoir des comptes annuels présentables et également des besoins se montant à plus de 50 000 €.

Pour la mise en œuvre du projet KLIMA, on rappellera les atouts majeurs de la CPCCAF :

- Une intervention pour le secteur privé, avec le secteur privé, dont la CPCCAFconnaît particulièrement bien les besoins et attentes, compte tenu de son réseau de chambres et du Baromètre des PME africaines que la Conférence réalise tous les ans (on recense plus de 10 000 entreprises répondantes, dans 20 pays africains, depuis 6 ans ; avec des extensions assurées dans certains pays grâce au partenariat de la CPCCAF avec le Centre de commerce international – ITC).
 
– Le modèle du Compagnonnage (twinning) entre des structures intermédiaires européennes et africaines (chambres et autres corps intermédiaires) qui accompagnent les entreprises pour leur proposer des services au plus proche de leurs nécessités et besoins. Précisons qu’il s’agit là d’une technique d’appui pragmatique et ciblée entre deux chambres consulaires permettant de constituer un binôme entre un mentor et un « mentoré », pour l’ensemble de la durée d’un projet, afin de mettre en synergie les ressources et savoir-faire combinés de la chambre mentorée et de la chambre mentor.

Les atouts du compagnonnage CPCCAF ont d’ailleurs été récemment évoqués par le député du Nord Vincent LEDOUX dans le rapport qu’il a rendu le 31 juillet 2019 au Premier ministre et au Ministre de l’Europe et des affaires étrangères :« Ouvrir nos territoires à la priorité africaine de la France – du citoyen au Chef de l’État ».

Parmi les observations et propositions faites dans ce rapport, Vincent LEDOUX évoque le modèle du Compagnonnage CPCCAF et les actions qui devraient être développées dans son prolongement, en lien étroit avec les territoires. Il a en effet compris que, pour mener des actions de coopération, les consulaires sont en effet des acteurs clés de la relation avec l’Afrique, en permettant aux différents acteurs territoriaux de « faire » directement et non pas seulement de « faire faire » par des prestataires extérieurs comme les ONG et les associations spécialisées.

Vincent LEDOUX a, de fait, constaté, la très forte demande de contacts de pair à pair dans la relation entre territoires, à laquelle les chambres consulaires peuvent répondre grâce à leur offre d’échange d’expertises, d’aides à la formation professionnelle, ou de développement de projets inclusifs de territoires à territoires.

Face aux défis démographique, alimentaire et au changement climatique, il convient donc de tout mettre en ordre, avec les bons partenaires, pour assurer le meilleur partage réciproque possible des connaissances, tout comme la diffusion de pratiques innovantes, en se fondant sur les réseaux consulaires et sur le dispositif de Compagnonnage mis en place avec succès par la CPCCAF avec le soutien de l’Agence française de développement..

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