L’agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l’auto-consommation et l’économie de subsistance. La production n’est destinée ni à l’industrie agroalimentaire ni à l’exportation. Elle est en grande partie auto-consommée par les paysans et la population locale. Cette forme d’agriculture demeure d’une importance capitale dans le « tiers monde » ou les « pays du Sud ». Elle représentant environ 20 % de la production alimentaire mondiale1. Par l’importance qu’elle accorde aux semences paysannes — on estime à environ 1,4 milliard d’agriculteurs ceux utilisant des procédés traditionnels de sélection — elle favorise fortement la biodiversité1.
- Localement, les tensions et frustrations peuvent être fortes et violentes. Quasiment toutes les guérillas rurales de par le monde ont des origines foncières. Lorsqu’il s’agit de fonds souverains venant d’Asie ou du Moyen-Orient qui viennent cultiver pour couvrir leurs besoins nationaux, on est en présence d’un processus néocolonial. Lorsqu’il s’agit de capitaux produits pour produire pour le marché local comme mondial (exemple du sucre), l’enjeu est que le modèle agricole soit intensif en travail avec une rémunération au moins égale à celle à laquelle elle se substitue et avec des méthodes durables.
- Une autre dimension de la question foncière réside dans le processus d’expansion. Des terres de moins en moins fertiles sont mises en culture, les jachères sont écourtées, la réduction du pastoralisme se fait au détriment de la restitution organique aux sols, les zones forestières sont réduites, les populations migrent vers des zones moins occupées. De nouveau, c’est par le foncier que s’établit le lien entre insécurité civile et sécurité alimentaire.