Partenariat inter-entreprises et sous-traitance au Congo
La réunion à la Maison de l’Afrique a permis de débattre d’un mode alternatif de financement pour les PME locales africaines, à travers l’exemple du partenariat inter-entreprises et de sous-traitance développé par la multinationale Total au Congo.
Il a été indiqué que le Congo est le 5ème producteur de pétrole en Afrique Subsaharienne. La réunion a débuté par une présentation de la place centrale du pétrole dans l’économie congolaise. En effet, la part des produits pétroliers représente 54% du PIB du pays et près de 81% des exportations du Congo. L’industrie pétrolière est majoritairement gérée par l’entreprise française Total qui détient 60% du marché national. A ce titre, la société française est le premier employeur privé du tissu industriel local.
Pour remédier aux problèmes chroniques rencontrés par les PME congolaises un partenariat inter-entreprises dénommé « contenu local » a été développé par Total. Lancé en 2015, au travers d’une collaboration entre l’entreprise française et les entreprises congolaises, ce programme a pour objectif d’améliorer durablement les compétences et renforcer les capacités industrielles du pays dans le but de stimuler la croissance et renforcer la cohésion sociale du Congo. Il doit également permettre l’essor d’un tissu industriel compétitif et davantage diversifié.
Plusieurs axes d’intervention ont été développés pour renforcer les capacités économiques du Pays en favorisant un recours aux entreprises locales, le financement d’outils de production ainsi que le renforcement des capacités humaines. Plusieurs résultats sont attendus de ce programme en faveur des PME par la mise en place d’un accompagnement de celles-ci dans la fabrication d’outils de production ou encore la construction d’ateliers de fabrication, de mécanique et d’électricité.
Le représentant de l’Ambassade du Congo a fait état des réalisations concrètes du programme sur le territoire national. Le programme liant Total aux PME congolaises a permis de fournir et de financer des équipements et infrastructures pétrolières qui serviront à terme l’ensemble des activités logistiques du Port de Pointe-Noire (principal lieu d’extraction pétrolière offshore du pays). En outre, le programme a permis de former à la fois des employés et des formateurs dans différents secteurs d’activité.
Par ailleurs, la mise en place du programme contenu local a permis l’émergence du projet d’appui à la diversification de l’économie (Pade) qui via son unité opérationnelle, le Fonds d’appui à coûts partagés (FACP) a signé un protocole d’accord avec la multinationale française avec pour double objectif d’appuyer les PME pétrolières collaborant avec Total tout en soutenant le développement des PME locales dans les secteurs non pétroliers.
Enfin, plusieurs recommandations ont été faites pour assurer la pérennité du programme. Elles visent notamment à mettre l’accent sur l’embauche des nationaux, la formation aux congolais pour accroître leurs connaissances et qualifications techniques afin d’occuper des postes décisionnels au sein de l’entreprise TOTAL. L’importance de faire réaliser les travaux pétroliers par des sociétés de droit congolais employant des locaux ou encore la nécessité de faire participer les nationaux au capital social des sociétés de sous-traitance pétrolière et de prestation de services sont autant d’éléments de réflexion permettant d’assurer la viabilité du partenariat.
En conclusion, l’exemple du partenariat inter-entreprises congolais permet de mettre en évidence à la fois les bénéfices et les inconvénients de la généralisation d’un tel mécanisme de financement pour le développement des PME dans d’autres pays africains.