La Directrice du Centre de commerce international (ITC) présente les résultats de l’étude ITC-CPCCAF 2021
au forum public de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève
Comme cela avait été le cas en 2020, en raison de la poursuite de la pandémie mondiale, le Baromètre annuel CPCCAF des entreprises africaines a été remplacé par une étude réalisée en collaboration avec le Centre de commerce international (ITC), partenaire de la Conférence. L’étude faite en 2021 à partir des enquêtes menées sur le terrain par les chambres CPCCAF a porté sur la reprise post-covid19 en Afrique francophone, grâce à l’intégration régionale.
Quatrième publication annuelle d’une série proposée par l’ITC et la CPCCAF l’étude réalisée en 2021 se fonde sur les données collectées par les chambres du réseau CPCCAF dans les pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Maroc, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Tunisie. ces données ont été recueillies auprès de 2557 entreprises d’Afrique francophone, qui ont été interrogées entre mai et juillet 2021.
Intitulée Promouvoir la compétitivité des PME en Afrique francophone : De la crise à la reprise grâce à l’intégration régionale, cette étude préconise notamment d’investir dans la sensibilisation des entreprises en parallèle à la mise en œuvre de la ZLECAf. En effet, il apparaît que seul un quart des compagnies interrogées en Afrique francophone ont entendu parler de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), mais que, parmi celles qui en ont connaissance, environ 75% estiment qu’elle va favoriser leur activité.
Sur l’ensemble des firmes interrogées, seuls 6% exportent vers d’autres pays africains, et seuls 12% importent d’autres pays du continent. Selon elles, les coûts élevés de la logistique et du transport, ainsi que les délais et l’incertitude sont les obstacles les plus courants aux exportations au sein du continent africain. La mise en œuvre de la ZLECAf, alimentée par des investissements dans la facilitation du commerce et les infrastructures, peut ainsi permettre de s’attaquer à ces difficultés et d’élargir les échanges intra régionaux.
La ZLECAf apporte alors une lueur d’espoir dans un paysage assombri par une reprise post-pandémique plus lente que prévue. Plus d’un tiers des entreprises interrogées – et en particulier les petites, celles dirigées par des jeunes, celles du secteur informel et celles non impliquées dans les échanges internationaux – sont préoccupées par leur capacité de reprise post-pandémique.
En moyenne, les petites et moyennes entreprises n’emploient plus que deux tiers de leur personnel d’avant-crise et constatent une chute de leurs revenus de moitié. En revanche, les grandes firmes ont pu conserver 94% de leurs salariés et maintenir 87% de leurs revenus pré-pandémiques.
L’idée de stimuler la reprise grâce aux échanges commerciaux est d’autant plus pertinente que les programmes d’appui officiels sont considérés comme insuffisants. Seuls 12% des firmes interrogées ont bénéficié d’une assistance en lien avec la pandémie de la part de leur gouvernement ou d’une organisation d’appui aux entreprises ; et parmi celles ayant reçu un tel appui, les deux tiers se déclarent insatisfaites de l’aide obtenue.
Or, selon l’étude réalisée, l’appui aux entreprises et les réglementations qui seront les mieux alignés sur la ZLECAf favoriseront la réduction du coût des échanges, permettant ainsi aux compagnies de rebondir.
Comme le mentionne le rapport, ‘la pandémie est loin d’être terminée pour les petites entreprises qui sont pourtant les moteurs de la croissance de l’emploi et de la réduction de la pauvreté sur le continent. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont l’opportunité dans les mois qui viennent de s’attaquer aux contraintes et de débloquer de nouvelles opportunités exaltantes pour les petites entreprises africaines.