Le 6 mai 2024, une réunion cruciale a eu lieu à Rabat, impliquant le Ministère de l’Industrie et du Commerce du Maroc, la Délégation de l’Union Européenne au Maroc, et le Centre du Commerce International.
L’ordre du jour portait sur les défis posés par les mesures non tarifaires (MNT) pour le commerce des biens et des services. Mondher Mimouni, Directeur de la Division de Développement de Marchés à l’ITC, a souligné le potentiel du Maroc d’accroître ses exportations de 23 milliards de dollars dans les cinq prochaines années, avec plus de 11 milliards de dollars potentiellement exportables vers l’Union Européenne. Cependant, il a noté que les MNT pourraient entraver cet objectif.
Pour approfondir cette question, une enquête a été menée entre août et décembre 2023 auprès d’environ 700 entreprises marocaines actives dans le commerce international, y compris une centaine dans le secteur du transport et de la logistique. L’enquête visait à comprendre les obstacles rencontrés par ces entreprises dans le commerce transfrontalier et à évaluer les réformes entreprises par le Maroc depuis la dernière enquête de 2012. Les résultats ont alimenté un atelier national réunissant les parties prenantes pour débattre des mesures à adopter afin de maximiser le potentiel d’exportation du Maroc en supprimant les barrières commerciales.
Il a été souligné que l’Union européenne est le principal partenaire commercial et investisseur étranger du Maroc. Bien que la majorité des échanges se déroulent sans droits de douane, les MNT persistent et sont au cœur des efforts de modernisation de la politique commerciale entre l’UE et le Maroc. La compréhension de la perception des entreprises marocaines face à ces mesures est donc essentielle.
Des tables rondes ont été organisées autour d’un but commun : minimiser les entraves pour les entreprises. Ces sessions, animées par des spécialistes marocains, se sont concentrées sur la simplification des normes et des procédures nationales, ainsi que sur l’ajustement aux changements des critères des marchés mondiaux. La relation intrinsèque entre le transport et le commerce international de marchandises a été soulignée durant ces échanges.
« Le domaine du transport est particulièrement touché par les mesures non tarifaires. En effet, non seulement ce secteur, qui facilite l’exportation des produits, est directement impacté par ces restrictions, mais il subit également les répercussions des barrières non tarifaires sur le transport des biens. Cela a, par conséquent, une incidence indirecte mais significative sur le commerce international », a expliqué Said Maghraoui, Directeur de la défense et de la réglementation commerciale au Ministère de l’Industrie et du Commerce.