La francophonie et les filières du coton

Mise à jour le 23 mars 2018


La francophonie et les filières du coton 

Hier, l’équipe CPCCAF participait à une table ronde dédiée aux filières cotonnières, dans le cadre de l’Initiative densification et diversification des industries coton-textile-habillement dans l’espace francophone (DEDICOT). Les différents intervenants sont revenus sur l’importance et le rôle que la francophonie peut incarner dans le montage de chaînes de valeur interrégionales compétitives. 

Filière agricole stratégique pour de nombreux pays d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale, la production de coton est un secteur qui peine pourtant à être valorisé. Si le coton africain est reconnu pour sa qualité, il présente néanmoins des rendements relativement faibles, et l’étape de la production ne représente à la fin qu’une valeur ajoutée quasi négligeable – à peine 2% du prix de vente final.

Pour mieux répartir les gains des filières du coton, à chaque étape depuis la production et jusqu’à la vente, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a mis en place une stratégie de densification et diversification des industries coton-textile-habillement (DEDICOT) qui promeut le développement de chaînes de valeur interrégionales au sein de l’espace francophone.

Il est important de souligner que de nombreuses initiatives ont déjà vu le jour à l’échelle régionale : le plan coton de la CEDEAO, la stratégie de développement de la filière coton-textile-confection mise en place par la CEEAC, ou encore le programme route du coton initié par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad. Mais l’OIF, qui regroupe près de 84 pays membres répartis sur tous les continents, peut faire office de réel tremplin pour établir des coopérations internationales en exploitant les complémentarités entre pays producteurs, transformateurs et exportateurs de coton dans tout l’espace francophone (cf. carte).

Le développement de coopératives et la création d’entreprises communes avec des intérêts communs peuvent, en prenant pour base la francophonie, créer de réelles interconnexions pour réaliser des échanges gagnant-gagnant et établir une chaîne de valeur plus équilibrée et équitable. Les intervenants ont également mis l’accent sur le rôle essentiel de l’Etat qui se doit, pour une stratégie réussie, de participer à la structuration des projets, de soutenir le développement des ressources humaines, de proposer des subventions et des financements, mais aussi et surtout d’encourager les initiatives privées pour créer plus de revenu, plus d’emploi, et réduire la pauvreté.

La CPCCAF, qui défend déjà – en partenariat avec l’OIF – des projets d’appui aux filières agricoles du cacao au Togo, de l’ananas en Guinée, de la noix de cajou au Sénégal ou encore du karité en Côte d’Ivoire, encourage et soutient l’initiative DEDICOT, car elle peut devenir une des nouvelles clés du développement. Au regard du dynamisme démographique de l’Afrique, le soutien aux filières cotonnières offre un potentiel d’emploi et d’opportunités exceptionnel pour la jeunesse francophone de demain.

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