Ouvrir les territoires de la France à la priorité africaine : le compagnonnage consulaire comme modèle de coopération

Mise à jour le 30 août 2019

Le député du Nord Vincent LEDOUX a rendu le 31 juillet 2019 au Premier ministre et au Ministre de l’Europe et des affaires étrangères son rapport « ouvrir nos territoires à la priorité africaine de la France – du citoyen au Chef de l’Etat ». Parmi les observations et propositions faites dans ce rapport, Vincent LEDOUX évoque le modèle du Compagnonnage consulaire CPCCAF et les actions qui pourraient être développées dans son prolongement, en lien  étroit avec les territoires.

Rapport à télécharger : ICI

Le Député Vincent LEDOUX rappelle qu’il convient de s’appuyer sur les ressources des chambres consulaires pour mener des actions de coopération. Les chambres consulaires sont en effet des acteurs clés de la relation avec l’Afrique, en permettant aux acteurs territoriaux de« faire » directement et non pas seulement de « faire faire » par des prestataires comme les ONG et les associations spécialisées.

ll a ainsi pu constater la très forte demande de contacts de pair à pair dans la relation entre les – 26 – territoires français et africains à laquelle l’implication des chambres consulaires permet de répondre par une offre dense d’échange d’expertises, d’aides à la formation professionnelle, ou de développement de projets inclusifs de territoires à territoires….. qu’il s’agisse de recourir aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI), mais également aux chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) et aux chambres d’agriculture qui doivent plus s’impliquer.

En effet, face aux défis démographique, alimentaire et au changement climatique, les questions de l’agriculture et du développement rural sont primordiales en Afrique comme en France : cela passe donc par le nécessaire partage réciproque des connaissances, tout comme la diffusion de pratiques agricoles innovantes, ici comme là-bas. La population rurale en Afrique subsaharienne devrait, de fait, augmenter de 63% d’ici 2050, ce qui représente 380 millions de ruraux supplémentaires et une hausse significative des densités rurales. Ainsi, en 2050, la population rurale estimée de la région serait de 980 millions de personnes, soit le tiers de la population rurale mondiale.C’est pourquoi, comme Jean-Jacques GABAS l’a indiqué à Vincent LEDOUX: « La connexion entre les territoires ne doit pas se faire seulement entre grandes villes, mais également avec les zones rurales : il faut donc réinventer un modèle de coopération.» 

Pour cela, il convient alors de  s’appuyer sur la triade des réseaux consulaires – CCI, CMA et Chambres d’Agriculture et de placer l’action internationale des chambres consulaire au cœur d’une relance de leurs activités à négocier avec l’État, en ouvrant les instances de coordination de l’action extérieure territoriale aux CCI, CMA et Chambres d’Agriculture.

Le député Vincent LEDOUX a  souligné le rôle du compagnonnage consulaire, qui est une technique d’appui exemplaire entre deux chambres consulaires permettant de constituer un binôme entre un mentor et un « mentoré », pour l’ensemble de la durée d’un projet afin de mettre en synergie les ressources et savoir-faire combinés de la chambre mentorée et de la chambre mentor.

A titre d’exemple, l’Initiative Afriqu@pprentissage vise notamment à mobiliser les compétences des CMA, autour de trois actions structurantes : les compétences techniques et commerciales des petites entreprises africaines  ; l’appui aux créateurs d’entreprise dans l’élaboration de leurs projets et plans d’affaires ; et l’accompagnement des artisans, des jeunes et des femmes chefs d’entreprise dans l’accès à des services d’appui adaptés, pour assurer le développement et la pérennité de leurs entreprises. Plus de 300 projets de coopération et mission de compagnonnage artisanal ont ainsi été menés depuis 2004, impliquant 500 artisans, formateurs, élus, cadres et apprentis au sein notamment de 16 pays d’Afrique francophone.

Le Député du Nord a aussi tout particulièrement salué l’action de la Conférence permanente des chambres consulaires francophones (CPCCAF), qu’il a citée comme étant à la fois pragmatique et parfaitement ciblée. pour mémoire, le programme de compagnonnage consulaire d’un montant de 2,4 millions d’euros a permis, entre 2015 et 2017, à sept chambres consulaires africaines de favoriser le développement des TPE/PME de six pays d’Afrique sub-saharienne.

Il propose en conséquence de soutenir et relancer les compagnonnages consulaires  en envisageant une possible spécialisation par territoires français, au regard des actions déjà en cours et dont les résultats positifs sont notables. Ainsi, la région Hauts de France pour le soutien aux filières agro-alimentaires, la région PACA pour le rapprochement entre entreprises africaines et européennes (avec AFRICALINK),  la région Nouvelle-Aquitaine autour de la thématique de la ville intelligente et durable et dela Réunion en matière d’information économique partagée. 

A partir de ces quatre territoires pilotes, cette recherche d’axes de spécialisation pourrait être élargie à l’ensemble des territoires français en s’appuyant sur l’action menée par la CPCCAF pour identifier les spécialisations de nos territoires dans la relation de pair à pair entre entreprises et entrepreneurs français et africains.

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