Le programme Entrepreneuriat rapide au Sénégal

Mise à jour le 20 janvier 2020

Le programme Entrepreneuriat rapide au Sénégal

 

Présentation du modèle africain pour le développement et l’inclusion économique par le Ministre Papa Amadou SARR avec Alfred Mignot et CPCCAF Coopération


Création d’emplois pour les femmes et les jeunes, formalisation de l’économie, aide à l’inclusion financière…  La Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide, créée en 2017 à l’initiative du président sénégalais Macky Sall, est un programme ambitieux visant à dynamiser l’entrepreneuriat sénégalais, principalement en direction des femmes et des jeunes. Le Minsitre Papa Amadou Sarr, chargé de l’Entrepreneuriat Rapide, est intervenu lors d’un débat le vendredi 17 janvier à la brasserie la COUPOLE, pour expliciter les objectifs et les moyens alloués à son administration.

 Pendant l’intervention du Ministre Papa Amadou Sarr, Délégué général à l’Entrepreneuriat rapide (DER) des femmes et des jeunes à la Présidence de la République du Sénégal © Denis Deschamps

L’entrepeneuriat rapide au Sénégal paraît pouvoir constituer un modèle d’intervention économique pour l’ensemble des pays de la zone Afrique de l’ouest et également en Afrique centrale. Il se fonde plus particulièrement sur le secteur privé et les entreprises, avec un accès au financement facilité par l’Etat et l’intervention des CCI comme structures d’accompagnement du développement et de la croissance.

  •  Qu’est-ce l’entrepreneuriat rapide ?

Comme l’explique M Sarr « La DER/FJ a la vocation d’être rapide afin d’assurer le financement à cette importante couche de la population, en garantissant la meilleure inclusion dans la transparence et en accompagnant des projets fiables, structurants, innovants. »

Cela signifie que l’entrepreneuriat rapide est un processus d’entrepreneuriat classique, visant à créer des PME en 24 à 48 heures. Il s’agit de contribuer au renforcement du capital humain, et de transformer structurellement l’économie grâce à la formalisation de l’entrepreneuriat, l’éducation et l’inclusion financière.

  • Comment la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide soutient les entrepreneurs ?

Généralement, les personnes qui les sollicitent sont exclues des systèmes financiers, avec environ  90 % des personnes qui sont totalement exclues des systèmes financiers : la Délégation les aide en leur apportant des financements, en leur ouvrant des comptes bancaires.Ils subventionnent aussi les coûts liés à la formalisation des entreprises informelles (environ 90 % des entreprises sénégalaises). Tout cela grâce à des guichets et une plateforme en ligne qui permettent d’intégrer le registre de commerce et de formaliser son entreprise.

Pour l’aspect bancaire, ils demandent des garanties moins compliquées que celles demandées par les banques, même s’ils ont recours aux banques et institutions de micro-crédit pour favoriser la bancarisation. Ils mettent en place des prêts avec des financements directs, ou bien des prises de participation à l’image de ce que font les entreprises d’investissement privé. Jusqu’à aujourd’hui, ils ont un taux de recouvrement de 70 %.

  • Quels sont les objectifs et les moyens mis en œuvre par la Délégation ?

Le premier objectif de la Délégation est de créer un million d’emplois dans les cinq ans à venir. Elle cible en priorité les femmes et les jeunes de 18 à 40 ans, la DER se concentrant sur 5 secteurs prioritaires avec un accent particulier pour les projets innovants :

  • Agriculture, Pêche et Elevage
  • Artisanat
  • Economie Numérique et TIC
  • Transports Logistiques
  • Tourismes et Industries culturelles

la DER a mis en place des équipes d’ingénieurs, banquiers, analystes financiers, agronomes, économistes qui sont chargés de vérifier la viabilité des projets. Ils répondent également aux demandes, font passer des entretiens et vont sur le terrain pour vérifier la véracité des déclarations afin d’enclencher les financements.

En ce qui concerne les moyens mis en œuvres afin d’aider à dynamiser l’entrepreneuriat sénégalais, la DER dispose d’une enveloppe annuelle de 50 millions d’euros, entièrement financée par l’État. Toutes les régions ont une enveloppe définie en fonction de critères démographiques.

  • Des projets pour 2020 ?

Pour 2020, Ils ont pour objectif d’au moins 100 000 bénéficiaires accompagnés de leur financement. Ils souhaitent créer au moins 10 000 emplois pérennes, grâce notamment aux ressources apportées par la BAD, la Banque africaine de développement, pour accompagner les PME et les start-up dans les deux ou trois années à venir. 

Le Ministre-Délégué général à l’Entreprenariat rapide va lancer en mars prochain un « Fonds de la diaspora » doté de 5 millions d’euros en 2020, pour accompagner les diasporas sénégalaises qui veulent investir au Sénégal. le fonds de la diaspora va concerner principalement la diaspora sénégalaise qui vit en Europe et en Afrique de l’Ouest. L’objectif est de renforcer les créations d’entreprises et d’emploi et permettre à plus de 100 000 candidats entrepreneurs de bénéficier cette année du dispositif de création de sociétés en une journée qu’il a mis en place et des financements qui l’accompagnent.

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