La situation alimentaire au Sahel et en Afrique de l’ouest – exposé de Jean-Pierre Senghor

Mise à jour le 1 mars 2019

La situation alimentaire au Sahel et en Afrique

de l’ouest – exposé de Jean-Pierre Senghor


La Maison de l’Afrique conviait ce 28 février la CPCCAF ainsi que d’autres membres de la coopération franco-africaine à assister à une présentation de Jean-Pierre SENGHOR – Ph.D, Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA) du Sénégal, Ministre & Conseiller à la Présidence de la République du Sénégal -, sur la situation alimentaire au Sahel et en Afrique de l’ouest.

                En sa qualité d’expert en agronomie, M. SENGHOR a d’abord présenté le modèle scientifique avec lequel les autorités sahéliennes et ouest-africaines travaillent et anticipent les menaces. De cet outil se dégage une diminution encourageante des zones vulnérables à la famine au cours des 3 dernières années. Pour l’été 2019, les experts prévoient que 80% de la population totale de la région soit en situation de besoin « minimale » ; l’objectif étant d’atteindre 100% en 2035.

Au niveau national, le gouvernement sénégalais structure son intervention sur la création de « nouveaux territoires résilients » – NTR, et a adopté dans ce sens une « stratégie nationale de sécurité alimentaire et de résilience » – SNSAR mise en œuvre par le « programme national d’appui à la sécurité alimentaire et à la résilience » – PNASAR.

Pour arriver à ces NTR le Sénégal applique 3 mesures concrètes d’action :

  • Le Système d’Information sur les Ressources des Territoires – SIRT: outil informatique de collecte de données et de cartographie des besoins, alimenté par les évaluations terrain des fonctionnaires envoyés localement, qui aide l’administration à anticiper et prévenir les risques alimentaires.
  • Les Exploitations Familiales Résilientes – ERT: ce programme vise à rendre les exploitations agricoles familiales autonomes en eau afin qu’elles subviennent à leurs propres besoins dans un premier temps et qu’elles deviennent rentable dans un second temps, 90.000 exploitations sont visées.
  • Les Unités Mobiles de Prestations de Services Agricoles – UMPSA: des escadrilles itinérantes composées par des jeunes du terroir, formés au préalable en vue d’offrir des services agricoles et non agricoles de qualité aux exploitations familiales.

Le PNASAR, au travers de cette démarche, cherche à compléter les 3 piliers de la sécurité alimentaire : disponibilité – accessibilité – utilisation ; et faire ainsi entrer le Sénégal dans une boucle vertueuse d’auto-suffisance, émancipé de l’aide humanitaire.

Parallèlement aux programmes nationaux, la CPCCAF a lancé en 2019 le programme CORE visant à structurer et moderniser les filières agricoles et agro-alimentaires africaines en déclinant des stratégies établies en coopération avec les grands partenaires économiques en Afrique (CEDEAO, CEMAC..) en fonction des pays et de leurs caractéristiques. Comme la SNSAR, le programme CORE cherche à développer l’agriculture africaine et autonomiser les pays africains.

La CPCCAF se réjouit de savoir des personnes de la qualité et de la compétence de M. SENGHOR à la supervision et à la manœuvre de tels programmes. Si les pays du Sahel et de l’Afrique de l’ouest entreprennent des programmes similaires au PNASAR et au CORE, doublé du même engagement, il ne fait aucun doute que l’objectif d’éradiquer la malnutrition dans cette région d’ici 2035 sera atteint.

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