La lettre d’information de la CPCCAF du 7 juillet 2020

Mise à jour le 7 juillet 2020

La lettre d’information de la Conférence Permanente 

des Chambres Consulaires Africaines et Francophones

– 7 juillet 2020 –

Innovation et perspectives de croissance durable en Afrique : l’avenir de l’AfricaTech

L’éducation est un droit humain fondamental qui devrait être disponible indépendamment du sexe, de la classe, de la race ou du lieu de résidence d’une personne (…) À cette fin, HP s’est engagé à permettre de meilleurs résultats d’apprentissage pour 100 millions de personnes d’ici 2025 – un engagement qui s’aligne sur le quatrième objectif des objectifs de développement durable des Nations unies : une éducation de qualité.  Alors que le monde s’éveille au pouvoir des femmes, HP s’associe à ONU Femmes pour embrasser le pouvoir de l’éducation et de la formation professionnelle afin de réinventer les mentalités, de promouvoir les carrières dans la technologie et de conduire un changement systémique »

Elisabeth Moreno, Ministre déléguée à l’égalité des femmes et des hommes, à la diversité et à l’égalité des chances et ancienne vice-présidente et directrice générale de HP Afrique


D’après la dernière enquête menée en avril-mai 2020 par la CPCCAF avec le Centre du commerce international (ITC), plus de 43 % des chambres consulaires africaines de son réseau ont mis en place des plateformes numériques pour garder le lien avec les entreprises. Cette action des chambres – comme, par exemple, la plateforme e- commerce mise ne place par la CCI du Bénin- a d’ailleurs contribué à développer la capacité de résilience des entreprises en palliant la baisse des ventes physique. Les plateformes numériques ont également facilité la diffusion aux PME des informations relatives aux aides gouvernementales pour la relance de l’économie, comme au  Burkina Faso avec le projet d’accompagnement à la résilience économique contre le COVID-19 (PARE COVID-19).

Aussi, dans la lutte contre la propagation du COVID-19, plusieurs initiatives numériques ont vu le jour dans le domaine du dépistage et du suivi des personnes contaminées. Au Maroc, les pouvoirs publics ont ainsi lancé une application nommée Wiqaytna, qui permet d’identifier les personnes ayant été atteintes par le virus. Les grandes entreprises implantées en Afrique se sont également mobilisées pour répondre à la situation sanitaire mondiale : en avril 2020, le géant de la tech HP et la commission de l’Union Africaine (CAU) ont décidés d’unir les efforts afin d’encourager l’apprentissage en ligne pour tous les jeunes des Etats membres de l’Union Africaine.

 

Deux programmes ont alors été présentés par Madame Elisabeth Moreno, ancienne vice-présidente et directrice générale de HP Afrique, qui est devenue le 6 juillet 2020 ministre déléguée à l’égalité des femmes et des hommes, à la diversité et à l’égalité des chances : le premier programme est HP Learning Initiative for Entrepreneurship (HP LIFE) et le second est  Be Online. Ils visent l’un et l’autre à soutenir les écoles et les enseignants dans l’enseignement à distance.

Lorsqu’elle était présidente de HP Afrique, Elisabeth Moreno a mis en place un accord de partenariat entre HP et UN Women pour promouvoir l’éducation, l’entreprenariat et les enseignements numériques à destination des jeunes filles dans 5 pays africains : le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Maroc. Ces partenariats inclusifs entre le secteur technologique et les pouvoirs publics, qui sont au cœur du développement de la croissance africaine, joueront assurément un rôle majeur dans la relance économique du continent, que la CPCCAF entend soutenir avec ses partenaires de programmes innovants de coopération comme ARCHIPELAGO (programme financé par l’Union européenne dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE (EUTF) pour l’Afrique et mis en œuvre par sequa, CPCCAF et Eurochambres.

IDE et développement africain

A l’instar des autres régions en développement, les IDE (investissements directs étrangers) ont baissé en Afrique en 2019, du fait d’une croissance économique plus modérée et du ralentissement de la demande de matières premières. Tirés vers les économies développées, les flux mondiaux d’IDE se sont situés à 1539,8 Mds USD en 2019, en légère hausse (+3%) par rapport à 2018, alors qu’en Afrique les entrées d’IDE ont baissé en 2019 de près de 10,3%, à 45,4 Mds USD. A noter que l’Afrique de l’Ouest a dans l’ensemble affiché une baisse de 20,8% des entrées d’IDE (à 10,9 Mds USD), malgré une très forte progression des IDE vers la Côte d’Ivoire (+62,7%), en raison de la baisse sensible des IDE vers le Nigéria (-48,4%).

On rappellera qu’en 2018, les IDE vers l’Afrique avaient augmenté de 11%, du fait d’entrées soutenues dans le secteur des ressources naturelles et de la reprise en Afrique du sud. En 2020, le lancement de la ZLECAf (AfCTA) devait normalement permettre d’attirer des IDE vers le continent africain, mais la crise du COVID-19 contrarie ces perspectives, avec une diminution de 5,2% du PIB mondial prévue par la Banque mondiale : la croissance de l’Afrique subsaharienne pourrait alors se contracter de 2,8% en 2020, bien en dessous de la prévision initiale, avec les chocs importants subis par le Nigéria, l’Afrique du sud et l’Angola.

 

La relance des IDE apparaît ainsi comme un impératif pour assurer la reprise économique en Afrique après la crise du COVID-19 :

On soulignera d’ailleurs à cet égard que l’Union européenne est le principal  investisseur en Afrique, avec un investissement direct des Etats membres (283  milliards USD en 2018) qui est largement supérieur à celui des Etats-Unis (49 milliards USD) et de la Chine (36 milliards USD). Aussi, en valeur absolue, depuis 2010, l’augmentation des exportations de l’Europe vers l’Afrique a dépassé l’augmentation des exportations de la Chine en Afrique : cinq des dix principaux partenaires bilatéraux du continent africain sont en effet européens

La crise du COVID19 et les économies africaines

La CPCCAF a fait le 2 juillet 2020 un point sur  le COVID19 et les entreprises africaines, dans le  cadre d’un  webinaire  organisé avec le Centre du Commerce International (ITC).

Les informations qui parviennent des pays africains paraissent ainsi d’autant plus alarmantes que l’Afrique de l’Ouest pourrait être particulièrement touchée par l’insécurité alimentaire Ainsi, par exemple, au Sénégal, les PME perdraient entre 30 et 100% de leur chiffre d’affaires en raison de la pandémie, selon l’enquête réalisée par l’Agence de développement et d’encadrement des PME sur un échantillon de 830 PME réparties sur l’ensemble du territoire national. Comme le révèle par ailleurs l’enquête CPCCAF-ITC, 64% de ces entreprises auraient perdu 60 à 100% de leur chiffre d’affaires, tandis que 24,6% auraient perdu plus de 30%. Au nombre des mesures qui impactent l’activité des PME, il y a plus particulièrement : l’interdiction des déplacements interrégionaux (68,89%) ; la fermeture des frontières (43,8%) ; l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes (43,2%) ; le couvre-feu dans l’intervalle horaire de 20 heures à 6 heures du matin (39,4%).

C’est pourquoi les pays se mobilisent, comme au Bénin, où le gouvernement a adopté un plan d’actions pour aider les entreprises, les artisans et les ménages à faire face aux conséquences économiques de la pandémie. D’un montant de 74,1 Mds FCFA (112,8 M EUR), ce plan s’articule autour de trois axes : 63,4 Mds FCFA sont destinés aux diverses mesures de soutien annoncées au profit des entreprises ; 5 Mds FCFA sont destinés à 55 000 artisans et petits métiers ; 5,8 Mds FCFA pour des subventions sur les tarifs de l’électricité et de l’eau, à destination des citoyens les plus pauvres.

 Par rapport à l’insécurité alimentaire, plusieurs Etats ouest-africains ont intégré  un volet sur la sécurité alimentaire dans leur plan de riposte à la pandémie de COVID-19 (Libéria, Burkina Faso…). Aussi, les partenaires du développement se sont mobilisés pour appuyer les activités du Programme Alimentaire Mondial (PAM) dans la sous- région : la France a annoncé un appui de 15 M EUR au PAM, dont 44% destinés aux pays d’Afrique de l’Ouest ; le Japon et l’Allemagne ont par ailleurs apporté des contributions respectives de 2,7 M EUR et de 11 M EUR aux activités du PAM au Mali. Enfin, le PAM a de reçu 24 M EUR de l’Allemagne pour soutenir des actions au Niger.

 On évoquera par ailleurs la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique qui va lancer une plateforme numérique de gestion des données sur la COVID 19 en Afrique. Ce dispositif d’information et de communication pour la santé et l’action économique devrait ainsi servir d’outil d’aide à la planification pour les Etats africains qui veulent répondre efficacement aux effets socio-économiques liés au Covid-19.

Actions / Initiatives Webinaires des partenaires de la CPCCAF

Perspectives de compétitivité des PME 2020

Les perspectives de compétitivité des PME 2020 analysent l’impact de la pandémie sur les petites entreprises, les chaînes d’approvisionnement internationales et le commerce. Il fournit des projections et un plan d’action en 15 points pour que les entreprises, les décideurs et les organisations de soutien aux entreprises puissent surmonter la crise – et se préparer à une «  nouvelle normalité  » qui doit être résiliente, numérique, inclusive et durable.

Le rapport combine l’analyse de l’impact de COVID-19 sur les entreprises sur la base d’une enquête mondiale à grande échelle, avec des études de cas et un point de vue de leader d’opinion. La baisse prévue du commerce de la chaîne d’approvisionnement est évaluée par région et dans 85 profils de pays.

En savoir plus 


  • 8 juillet 2020 – 11h00 à 12h00 (heure de Paris). Algérie : L’apport pour 2020 de la Loi de Finance Complémentaire. Inscription.

  • 9 juillet 2020 – 9h00 à 17h00 (heure de Paris). Campus virtuel de l’Université d’été de l’internationalisation  des  entreprises. Vous pouvez bénéficier d’une inscription à 50€ au lieu de 70€ avec le CODE PROMO « FABRIQUE20 » sur : https://www.ueie-marseille.com/


  • 9 juillet 2020- 11h00 à 12h00 (heure de Paris). Fiscalité en Afrique : Les administrations fiscales et douanières africaines face au COVID19 – Focus sur le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Inscription.

  • A revoir : Un diplomate et un expert français, Alain Le  Roy,  au service  de la réponse économique au Covid en Afrique. Le continent africain est confronté, du fait de la pandémie du Covid-19, à une crise sanitaire, économique et sociale très grave. Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations-Unies, a demandé que se mette instamment en place « une mobilisation internationale » pour faire face à cette situation. Il s’agit de bâtir avec le concours de toute la communauté internationale un plan de soutien à l’Afrique, les besoins étant estimés à plus de 200 milliards de dollars. La France a désigné à la mi-mai Alain Le Roy, ambassadeur de France, pour contribuer à cette mobilisation internationale, en particulier sur le volet économique et financier de ce plan d’envergure mondiale. Cette mission confiée par le Président de la République est complémentaire de l’action du Conseil présidentiel pour l’Afrique, instance destinée à apporter directement au Président de la République un éclairage original  sur  les  enjeux  de  la  relation  entre  la  France  et  les   pays  africains. https://feram.net.


Actions et projets de la CPCCAF en 2020

Pistes de réfléxion

  •  Arbitrage et Médiation

 Le développement du commerce transfrontalier est un atout pour les petites et moyennes entreprises qui y trouvent l’occasion de nouer des partenariats commerciaux. Mais aussi, il entraîne de nombreux litiges commerciaux fondés sur un rapport concurrentiel qui s’accroit avec la compétition internationale.

Cela peut concerner, par exemple : la vente des matières premières et des marchandises ; les différends concernant les distributeurs, les agences et les intermédiaires ; les litiges en matière de construction, d’ingénierie et d’infrastructures ; les litiges liés aux achats ; ceux liés à la propriété intellectuelle; ceux relatifs à des noms de domaines ; ceux relatifs à des co-entreprises ; les litiges maritimes ; avec les agences d’inspection avant expédition; avec les autorités douanières les conflits impliquant des établissements bancaires….

Il convient donc de rechercher des modes amiables de règlement des litiges commerciaux qui soient alternatifs aux procédures contentieuses classiques.  Mais pour cela, les entreprises doivent pouvoir disposer d’un cadre juridique harmonisé et d’institutions professionnalisées.

En Afrique, en particulier dans la zone OHADA (organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique), certaines chambres de commerce et d’industrie (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo…) ont ainsi mis en place des centres de médiation qui ont pour objet de faciliter la conciliation commerciale, avec également une offre d’arbitrage. Aussi, ces centres africains se sont constitués en association en 2008 (ACAAM : association des centres africains d’arbitrage te de médiation) et l’OHADA a adopté en 2017 un acte uniforme relatif à la médiation.

 Dans cette dynamique, on évoquera la création par la CCIAM de Brazzaville (République du Congo), en avril 2019, du Centre de médiation et d’arbitrage du Congo (CEMACO) qui traite des dossiers depuis mars 2020. A noter par ailleurs qu’un tribunal arbitral devrait être mis en place au Congo en juin 2020 pour statuer sur une première affaire.

 Pour aller plus loin, une initiative pourrait être développée par le réseau CPCCAF, en lien notamment avec l’OIF (organisation internationale de la francophonie), pour assurer un premier niveau d’information spécialisé sur le droit OHADA et les solutions pratiques auxquelles il peut être fait recours en matière d’arbitrage et de médiation. Aussi, au regard du fonctionnement des centres d’arbitrage et de médiation affiliés à l’ACAAM et qui sont dans les chambres consulaires africaines CPCCAF, on pourrait éventuellement organiser une réflexion sur l’élaboration d’un règlement unique d’arbitrage et également l’organisation de formations pour professionnaliser les dits centres.

  •  Energie

L’industrie énergétique africaine se trouve dans une phase de transition, alors qu’il est porteur d’opportunités pour les entreprises et les populations locales, ainsi que pour les investisseurs internationaux. Il existe en Afrique de l’est une Chambre africaine de l’énergie (AEC) qui a pour mission de fournir un accès à des informations consolidées ainsi qu’à des Webinaires.

Elle permet par ailleurs de renforcer les entreprises grâce à différents programmes qui leur sont proposés, entant qu’institution panafricaine de l’industrie de l’énergie, qui promeut les transactions et partenariats qui changeront l’Afrique et créeront de l’emploi et de la croissance économique.

Aussi : https://labs-ns.com/blog/2020/06/05/uemoa-reglementation-monnaieelectronique/

Autres

N’hésitez pas à consulter :

 



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