La lettre d’information de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones

Mise à jour le 22 septembre 2020

La lettre d’information de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones

– 22 septembre 2020 –

Information du réseau CPCCAF

La Secrétaire générale de la Francophonie (OIF) a décidé l’organisation prochaine de missions commerciales francophones qu’elle devrait conduire. Elle entend ainsi faire émerger un nouveau modèle d’action de la Francophonie, qui ferait intervenir des officiels / ministres aux côtés des entreprises francophones participantes.
 
L’OIF compte alors sur la CPCCAF pour identifier et mobiliser les participants à ces missions, sur la base d’un calendrier prévisionnel qui a été défini par l’Organisation pour deux opérations pilote prévues en 2021, en Asie du Sud-Est puis en Afrique.
 
En lien avec l’OIF, la CPCCAF va alors s’employer à :
 
  • Tout d’abord, repérer les secteurs les plus pertinents pour les entreprises (et établissements financiers) qui voudront participer aux missions OIF, à partir d’une enquête mise en oeuvre auprès des chambres et membres du réseau CPCCAF.
 
A priori, il pourrait s’agir des entreprises des filières à forte potentialité de partenariat économique (avec complémentarité entre territoires) entre, par exemple (mais sans exclusive), les pays du Mékong et ceux de l’Afrique subsaharienne (zones UEMOA, CEMAC), passant par les transferts de technologie et de savoir-faire : Agro-industrie / Anacarde, Café, Coton-textile-habillement, TIC / Numérique, Industrie Pharmaceutique…
 
  • Ensuite, mobiliser les chambres du réseau et les entreprises pour assurer leur participation aux missions commerciales de l’OIF ; étant entendu que ces missions devront permettre aux entreprises participantes de réaliser des affaires lors des rencontres organisées.

Partenariat UE – Union africaine

Dans la perspective du 7ème EABF (European-African Business Forum) qui se tiendra en ligne les 26-27 octobre 2020, certains s’interrogent sur les nouveaux paramètres du partenariat Union Africaine-Union Européenne : les recommandations du Think Tank Policy Center for the New South apportent un éclairage sur les modalités de la collaboration à envisager entre les deux continents.
 
Le choc mondial provoqué par la pandémie de COVID 19 a eu un impact économique et social majeur dans les pays africains, qui doivent réagir rapidement pour parer à l’urgence sanitaire et en même temps préparer la relance de l’économie. Aussi, dans ce contexte, la relation de l’Europe avec l’Afrique repose sur de nouveaux paramètres, en particulier dans les projets de coopération qui seront mis en oeuvre.
 
Compte tenu du « Green Deal » ou « Pacte Vert » adopté par la Commission Européenne et qui redéfinit la stratégie de croissance de l’UE tout en l’amenant vers une neutralité carbone d’ici 2050, l’UE donnera ainsi la priorité à la transition écologique et à la transformation digitale.
 
Dans cet esprit, la collaboration doit converger vers une vision solidaire, guidée par l’interdépendance entre les deux continents, et non plus de manière unilatérale dans un axe descendant Europe – Afrique. Cette dynamique commune doit porter l’objectif prioritaire de la sécurité humaine fondée sur « la santé, l’alimentation, le climat, l’éducation-emploi et l’innovation, mais également la gouvernance et la démocratie, qui sont susceptibles de s’imposer comme les grandes composantes du pilier de la sécurité humaine ».
 
De ce fait, le partenariat Sud-Nord et Sud-Sud doit se développer autour de plusieurs grands axes :
 
  • Un meilleur accès à des soins de qualité et une meilleure réponse à des situations d’urgence sanitaire, notamment grâce à la production de biens médicaux.
  • Une plus grande souveraineté alimentaire dans le respect de la production locale et de la biodiversité.
  • Une transition écologique qui permettra d’atténuer les crises économiques, sociales et sanitaires liées aux changements climatiques. Le recours aux énergies renouvelables devra être ainsi encouragé de part et d’autre de la Méditerranée.
  • Une transition numérique réussie, rendue possible grâce à l’accès à tous aux services numériques et grâce à des infrastructures efficientes.
  • Une mise en avant de l’innovation, de la science et de la technologie pour améliorer la qualité de vie des populations africaines.
  • Un meilleur accès à une éducation de qualité sur tout le continent africain et une collaboration intra-africaine et européenne sur le plan de la formation universitaire.
  • Une meilleure attractivité régionale pour les investisseurs et un accès facilité à l’emploi, grâce notamment à une politique d’industrialisation du continent, une mutualisation des ressources et des investissements dans la région. Le Think Tank évoque ainsi « la stimulation d’une croissance inclusive et durable et la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité, surtout pour les jeunes et les femmes (…) Le moyen pour y parvenir est le soutien au développement du secteur privé et des petites et moyennes entreprises, en attirant des investissements durables et responsables, ainsi que le soutien à l’intégration économique continentale. » On rappellera que c’est exactement là la vision de la CPCCAF, qu’elle met en oeuvre grâce à des programmes comme ARCHIPELAGO
  • Une meilleure maitrise des migrations en agissant sur les facteurs à l’origine des flux migratoires et en garantissant la sécurité des migrants.
  • Le maintien de la paix et la sécurité sur le continent, la prévention et la résolution des conflits.
  • Une bonne gouvernance démocratique, inclusive et plus représentative de ses administrés, garante de services publics efficaces.
 
Le Think Tank précise que, pour tout cela, l’Union Africaine doit évoluer pour pouvoir constituer un partenaire solide pour l’Union Européenne, qui s’engage à soutenir financièrement la concrétisation de ces axes prioritaires grâce à des instruments financiers de grande ampleur.
 
 
On rappellera que l’EABF a pour objet de réunir des chefs d’entreprises africains et européens, issus de diverses organisations, pour échanger sur des questions qui concernent les deux continents et discuter de la manière d’améliorer le climat des affaires et les investissements entre l’Afrique et l’UE.
 

Panorama économique africain

  • Un point de vue optimiste de l’AFD (Rémy Rioux) sur l’Afrique
 
L’Agence française de développement (AFD) a publié un atlas qui offre un regard inédit sur le continent africain. Une invitation à changer de regard. Explications avec Rémy Rioux, Directeur de l’AFD
 
 
  • Une information / formation de la Banque mondiale sur l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales
 
Un cours en ligne gratuit pour mieux cerner l’impact des chaînes de valeur mondiales sur divers aspects du développement et les risques potentiels auxquels elles sont exposées, y compris dans le contexte récent de la pandémie de COVID-19 (coronavirus).
  
 
  • Afrique de l’Ouest : mise en place d’une Bourse des matières premières agricoles en Côte d’Ivoire
 
Le projet de création d’une Bourse des matières premières agricoles avance en Côte d’Ivoire. Le projet a démarré en juillet 2018 et la BMPA devrait commencer ses activités très prochainement. Le ministre ivoirien de l‘Agriculture a visité les locaux où seront centralisées les cotations virtuelles, au siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’UEMOA à Abidjan.
 
 
  • Afrique centrale : Développement des PME au Cameroun
 
L’industrie et l’agro-alimentaire sont les grands vainqueurs de la première édition de l’initiative nommée « fonds de prototypage » portée par l’agence de promotion des PME. 20 projets ont d’ores et déjà été sélectionnés et bénéficieront d’un accompagnement.
 

La crise du COVID19 et les économies africaines


Covid-19 : une information en ligne de l’IATA sur les possibilités de voyages dans le monde



  • Une carte interactive de l’IATA renseigne les voyageurs sur les plus récentes restrictions liées à la COVID-19 et offre des alertes en temps réel.
 
L’Association du transport aérien international (IATA) a mis en ligne une carte du monde interactive consultable gratuitement et qui renseigne les voyageurs sur les plus récentes restrictions d’entrée imposées par les pays en rapport avec la COVID-19. La carte utilise la base de données Timatic de l’IATA, qui contient des renseignements complets sur les documents requis pour les voyages internationaux. 



Afrique, internationalisation des entreprises et COVID19




  • Une analyse de l’internationalisation des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) en temps de crise sanitaire (Source : MEDEF International, avec METI ; juillet 2020).
  
Alors que la pandémie de COVID19 ébranle le secteur privé et bouleverse les habitudes de consommation des Français, il faut s’interroger sur les perspectives des entreprises françaises sur les marchés internationaux.
  
Le développement international d’une entreprise comprend à la fois l’export et l’investissement à l’international. Ainsi, «la croissance à l’international des ETI passe essentiellement par des investissements et des implantations à l’international : les ETI en devenir privilégient l’export (62%), là où les grandes ETI préfèrent consolider leur présence à travers des investissements (57%) ». Aussi, pour mémoire, l’INSEE définit l’ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) comme étant « une entreprise qui a entre 250 et 4999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Les ETI constituent une catégorie d’entreprises intermédiaire entre les PME et les grandes entreprises ».
  
Globalement, 67% des ETI françaises réalisent ¼ de leur CA à l’international et 27% réalisent ¾ de leur CA à l’international. L’UE étant leur principal marché, suivie de l’Amérique du Nord, l’Afrique du Nord et de la Chine. Bien que connaissant actuellement une forte baisse de leur CA à l’international (+ de la moitié des ETI), une grande majorité d’entre elles (86%) estime que leur projet d’internationalisation n’est que reporté. Pour 17% d’entre elles, la crise va même accélérer leurs projets de développement à l’international. Elles estiment aussi que leur présence à l’international les a globalement aidées à surmonter la crise en contrebalançant les effets de la crise en France. Une partie d’entre elles espère également tirer parti des nouvelles réglementations pour développer leur activité à l’international, notamment dans le secteur médical, industriel ou environnemental.
  
L’étude révèle également que « 65% des ETI s’estiment plus résilientes que les PME et les grandes entreprises en temps de crise ». Par ailleurs, pour une majorité d’entreprises (71%), une meilleure compétitivité de leur site en France est primordiale avant de se lancer à l’international. A cet égard, on notera que les ETI françaises sont souvent des entreprises très ancrées dans les territoires. Cet ancrage local, un savoir-faire reconnu et une bonne qualité de produits sont ainsi autant de facteurs de réussite à l’international.
  
Parmi les principaux obstacles à l’internationalisation des ETI françaises, l’étude pointe avant tout un manque de ressources humaines compétentes à l’international, mais aussi des marchés étrangers qui ne répondent pas à la stratégie de l’entreprise, ainsi qu’un manque d’accès à l’information des pays.
 
Par ailleurs, on évoquera , dans l’ordre : des risques pays, des risques financiers et des risques réglementaires. La crise sanitaire a donc très vraisemblablement perturbé les activités des ETI à l’international, mais n’a pas pour autant freiné leurs velléités d’internationalisation. En effet, la solidité de leur structure et leur agilité leur permet semble-t-il une grande résilience et une adaptation plus facile aux bouleversements provoqués par la pandémie du COVID19.
 
 

COVID19 en Afrique : zooms rapides sur…





Actions / Initiatives

Francophonie/culture



  • Forum international FRANCONOMICS 2020
  
22/23 octobre 2020 (Vietnam) : Franconomics est un évènement annuel initié par l’IFI sous le parrainage de l’Université Nationale du Vietnam à Hanoϊ. Le Forum constitue un espace de dialogue multidisciplinaire, tant théorique que pratique, relatif à des sujets d’actualité en matière socio-économique. Chaque année, Franconomics se tiendra à Hanoi et dans une province du Vietnam pour constituer un espace d’échanges intra-Francophonie, notamment entre les universités, les entreprises, les décideurs politiques et les institutions d’appui au commerce et à l’investissement.
  
 
  • Food Temple Africa
 
25/27 septembre 2020 (France) : Pour la quatrième édition de Food Temple, le rendez-vous de la rentrée au Carreau du Temple (Paris) invite les cuisines africaines à notre table ! Au programme : table ronde, exposition de photos, projections et librairie éphémère.
 
 
 
  • 1983 : Senghor, le « babtou » de l’Académie française ?
 
Le 2 juin 1983 : Léopold Sédar Senghor est le premier écrivain noir à être élu à l’Académie française. 
 
 
  

Autres thèmes


 
  • Comment combler l’écart numérique entre les sexes : l’exemple d’Open Cities Africa
 
Lorsque des catastrophes frappent, les responsables politiques locaux et les organisations humanitaires ont recourt aux données pour trouver des solutions. Les cartes peuvent fournir une vue d’ensemble des personnes exposées aux catastrophes, de l’étendue des dégâts et de la situation des lieux importants pour la communauté tels que les écoles et les centres de santé. Dans la phase de relèvement, les cartes soutiennent également une planification urbaine plus inclusive et résiliente, qui peut améliorer la qualité de vie ainsi que le fonctionnement des villes.
  
Depuis son lancement en 2018, Open Cities Africa a travaillé avec les communautés de 16 villes pour collecter des informations ouvertes sur les risques grâce à une cartographie participative. Les données collectées ont été utilisées pour développer des outils numériques et des documents imprimés pour éclairer la prise de décision des autorités locales concernant les risques d’inondation, l’érosion côtière, la gestion des déchets solides et la modernisation urbaine.
 

Actions et projets de la CPCCAF en 2020

Actions et projets de la CPCCAF en cours, au vu de la situation sanitaire


  • Le projet DEFI-ARCHIPELAGO a organisé des ateliers régionaux pour présenter l’analyse des besoins en formation professionnelle au Sénégal
Le projet DEFI-ARCHIPELAGO a présenté, en septembre, son étude sur les besoins de formation professionnelle dans les secteurs du BTP, de l’approvisionnement en eau et de la transformation des produits agroalimentaires en Sénégal.
Les ateliers ont eu lieu à Kolda et Diourbel sous la forme de comités de développement régional, présidés par l’adjoint au gouverneur de la région.
 
Afin d’assurer un processus participatif pour l’élaboration des formations professionnelles ciblées par le DEFI, des questions, recommandations et observations pertinentes ont été formulées par les participants. Celles-ci seront prises en considération dans le cadre des programmes de formation professionnelle et pourront ainsi répondre aux besoins des entreprises et des populations locales.
 

Suivre l’actualité du programme ARCHIPELAGO : https://archipelago-programme.org/


Arbitrage et médiation


  • Le Cemaco Pointe-Noire dans les starting blocks
 
« Plus rien ne s’oppose maintenant au traitement des litiges d’affaires par notre centre de médiation et d’arbitrage, qui note d’ailleurs un frémissement en sa faveur » Cette déclaration du président de la chambre consulaire de Pointe-Noire, Sylvestre Didier Mavouenzela, dont la structure a mission d’opérationnaliser ce centre, illustre le franchissement d’un palier décisif cette année. A l’appui de cette assurance, une série d’initiatives qui vont de l’achèvement de l’édifice réglementaire à la disponibilité de tous les organes en passant par un vaste effort de sensibilisation des acteurs économiques aux modes alternatifs de règlement des différends d’affaires. Modes alternatifs (arbitrage et médiation) qui tranchent avec les procédures de la justice classique.
 
La dernière pièce du puzzle, qui prépare le Cemaco Pointe-Noire à jouer activement son rôle, est le recyclage des arbitres et médiateurs intervenu les 11 au 12 août dernier. L’action a consisté, d’une part, à les mettre au fait des dernières innovations préconisées par l’Ohada et, d’autre part, à les équiper en matière d’instruction de dossiers toujours selon les prescriptions de la même organisation.
 
Le Cemaco/ Pointe-Noire est sis 15 avenue Charles de Gaulle, au 3e étage de l’immeuble Lincoln IMMOCO, au centre-ville. Il y offre un espace d’écoute et d’accompagnement (E-mail : cemaco@cciampnr.com ; Tel : +242 05 026 12 68 / 06 947 21 71).

Autres informations / Articles

Elections / Nominations



  • Monsieur Ali Adji Mahamat Seid a été élu, le vendredi 11 septembre 2020 , Président de la CCIAMA du Tchad en remplacement de Monsieur Amir Adoudou Artine. 
 
  • Monsieur Fodé Mohamed Fofana est désormais Secrétaire général de la CCIA de Guinée en remplacement de Cheick Fanta Mady Camara, qui a été élu à l’Assemblée nationale de la République de Guinée.


L’impact du coronavirus sur la pauvreté dans le monde



  • Le coronavirus fait repartir le fléau de la pauvreté (Tribune signée Julien Damon, source les Echos)
 
La Banque mondiale s’assigne un objectif ambitieux : mettre fin à la pauvreté. L’institution produit les données afin d’évaluer les évolutions. Elle a élaboré, depuis presque bientôt un demi-siècle, un seuil international de mesure de la pauvreté, aujourd’hui à 1,9 dollar par jour en parité de pouvoir d’achat.
Ces dernières décennies, à l’aune de cet indicateur singulier, ont été marquées par des progrès importants dans la réduction de la pauvreté. Celle-ci constitue le premier des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies. Des chiffres plutôt flatteurs ont été couramment diffusés, notamment à partir des années 2010. Quand, en 1990, 1,9 milliard de personnes vivaient dans la pauvreté – en France on dirait, à ce seuil, dans l’extrême pauvreté -, ce n’était plus le cas que de 740 millions en 2015. En taux, la pauvreté est passée d’un tiers de la population mondiale à significativement moins de 10 %. Des projections soulignaient la quasi-extinction de la pauvreté à l’horizon 2030.
 
Les conséquences économiques du virus douchent cet enthousiasme. La crise touche puissamment les populations pauvres des pays en développement. Elles subissent les effets des confinements nationaux qui ont, en économie domestique, drastiquement limité l’activité, et, en économie internationale, provoqué une déflagration. Dans des systèmes économiques et de protection sociale fragiles, là où une majorité de la population exerce dans le secteur informel, les chocs sont rapides. Dès mai 2020, l’Organisation internationale du travail (OIT) signalait que la pandémie avait un impact dévastateur sur près de 1,6 milliard de travailleurs de l’économie informelle. En parallèle, les destructions d’emploi, le déclin des envois de fonds des travailleurs émigrés, la désorganisation des services d’éducation et de santé heurtent eux-aussi les niveaux de ressources des ménages les plus pauvres.
 
Sur le plan de la pauvreté, telle donc que mesurée à 1,9 dollar par jour, les taux devraient repartir à la hausse, pour la première fois depuis la fin de la décennie 1990.
 
Lors d’une première estimation, en avril, la Banque mondiale, avait considéré que de 40 à 60 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté en 2020 à la suite de la pandémie. Le taux mondial aurait ainsi augmenté à hauteur de 0,3 à 0,7 %, pour se rapprocher à nouveau de la barre des 10 %. En juin, de nouvelles estimations prennent acte du déplacement de l’épicentre de la pandémie, de l’Europe et de l’Amérique du Nord vers l’hémisphère Sud. Les estimations de l’impact du coronavirus sur la pauvreté dans le monde ont été revues à la hausse.
 
Dans un scénario de base ce ne sont plus 40 millions de personnes (comme dans les estimations du mois d’avril) mais 70 qui basculeraient en 2020 dans la pauvreté. Dans un scénario plus préoccupant, mis en avant par le président de la Banque mondiale David Malpass en août, ce chiffre s’élèverait à 100 millions. Pour les années suivantes, les projections suggèrent que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté resterait plutôt inchangé. Pourquoi ? En partie en raison des taux de croissance des pays qui comptent le plus grand nombre de pauvres. Nigéria, Inde, République démocratique du Congo, qui concentrent plus du tiers des pauvres du monde entier, devraient enregistrer des taux de croissance plus favorables en 2021 qu’en 2020. Mais, en l’espèce, rien n’est écrit.
Avec une lecture et des prévisions optimistes, on peut voir un simple ralentissement (avec un retard pris d’un ou deux ans) dans la réalisation du dessein de quasi-éradication de la pauvreté dans le monde vers 2030. Avec une lecture plus pessimiste, on peut déjà voir l’effacement d’une demi-décennie de progrès.
 
Bref, de toutes les manières, le coronavirus a marqué une rupture de tendance. Selon le contenu et l’intensité de la reprise économique, il s’agira de voir si cette nouvelle crise n’aura alimenté qu’un à-coup ponctuel ou si, au contraire, elle aura enclenché un revirement.
 


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