La CPCCAF : souder l’espace économique francophone

Mise à jour le 20 juin 2019

La CPCCAF : Souder l’espace économique francophone

Source : 19 juin 2019 / lelab 


Depuis sa création en 1973, la Conférence Permanente des Chambres Consulaires africaines et francophones (CPCCAF) s’attache à faire des chambres consulaires francophones, les/ des partenaires majeurs du développement local en Afrique.

L’objectif étant d’encourager l’établissement de relations économiques fortes entre les membres de la communauté francophone. En ce sens, elle se positionne comme un acteur de référence en matière de coopération économique.

La première vocation de la Conférence est de susciter une collaboration bilatérale et multilatérale entre les organisations consulaires qui la composent.

Ses membres sont convaincus que seules les entreprises sont capables de favoriser localement la création d’emploi et de croissance en Afrique.

En contribuant au développement du secteur privé africain, la CPCCAF s’inscrit dans la perspective du partenariat global pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable, tous deux déclinés dans l’Agenda post-2015 des Objectifs du Développement Durable de l’Organisation des Nations Unies.

Présidée depuis décembre 2018 par Mounir Mouakhar, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis, la Conférence voit le jour à Dakar, au Sénégal, à l’initiative des Présidents Georges Pompidou, Léopold Sédar Senghor et Félix Houphouët-Boigny.

L’objectif initial était de maintenir les liens de coopération économique et institutionnelle entre la France et l’Afrique subsaharienne. Depuis sa création, elle s’est ouverte plus largement aux pays francophones du Maghreb et de l’Hémisphère Nord, en intégrant, notamment, la Belgique, le Luxembourg et le Canada.

Aujourd’hui, la Conférence Permanente est présente dans 33 pays francophones, dont 26 pays africains.

C’est un réseau vivant constitué de plus de 130 membres directs, et environ 600 membres indirects. Depuis sa création, elle a directement permis la réalisation de plus de 250 projets au sein des chambres consulaires de son réseau pour un total de 8 millions d’euros.

L’association réunit chaque année l’ensemble de ses membres à l’occasion de deux évènements majeurs : l’Assemblée Générale et les “Ateliers de la Coopération Consulaire”.

Aux côtés du Land of African Business, l’association compte de nombreux partenaires de prestige, tels que l’Agence Française de Développement, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Union Monétaire Ouest Africaine, ou encore, la Chambre de Commerce Internationale (ITC).

Les “Ateliers de la Coopération consulaire”, rendez-vous incontournable du secteur privé africain francophone

Pour la CPCCAF, le secteur privé local doit  agir au soutien du développement économique de l’Afrique. Elle considère que cela passe avant tout par la création d’une synergie au sein de l’espace économique francophone.

En ce sens, la conférence organise, chaque année depuis 2006, les “Ateliers de la Coopération consulaire”. La 13 édition de l’événement se tiendra à Lyon, en France, les 26, 27 et 28 juin 2019.

Invités par le Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) Lyon, Alain Audouard, les acteurs issus des chambres consulaires francophones africaines et les partenaires publics et privés du réseau CPCCAF se réuniront autour de thématiques relatives au dynamisme du secteur privé africain.

L’occasion pour la CPCCAF, de présenter l’ensemble des projets de coopération et les perspectives de développement en cours et à venir.

De nombreux ateliers et sessions de travail destinés aux membres de la Conférence se succèderont.

Au cours de la première journée, mercredi 26 juin, les participants seront amenés à réfléchir à la mise en place de solutions pour fiabiliser le marché d’une entreprise à l’international.

Le deuxième atelier de la journée traitera des pratiques de promotion des produits et de la lutte contre la contrefaçon.

Deux dernières sessions de travail concernant le développement numérique du secteur privé de l’économie africaine clôtureront la journée.

Jeudi 27 juin, se tiendra une séance plénière dédiée à l’entrepreneuriat féminin en Europe et en Afrique. En fin de matinée, les participants réfléchiront aux différentes stratégies de valorisation locale au cours d’un atelier intitulé « De la Fourche à la fourchette ».

Vendredi 28 juin, dernier jour du congrès, une plénière sera dédiée aux compétences à valoriser pour accélérer le développement numérique du continent.

Tout au long du séminaire, les participants auront l’occasion de visiter plusieurs sites dédiés au développement de l’entrepreneuriat et de l’industrie de la région lyonnaise.

Le jour de leur arrivée, ils leur sera proposée la visite commentée de H7, le plus grand lieu de vie lyonnais dédié aux start-ups.

Le lendemain, il se rendront dans les locaux de la CMA Lyon pour une visite guidée par Simon Berger Delahaye, responsable de la relation client et des projets transverses de la Chambre.

Vendredi 28 juin, les participants au congrès seront accompagnés au Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie à la CMA Lyon. Le séminaire se terminera par la visite de la Maison de la Confluence, dédiée aux projets urbains.

Les “Ateliers de la coopération consulaire” sont également l’occasion de revenir sur le déroulement des projets de la CPCCAF.

Jeudi 27 juin, les participants au congrès feront le point sur la mise en œuvre du programme Archipelago. Mis en œuvre de décembre 2018 à novembre 2022, il vise à favoriser la création d’emplois qualitatifs et durables en Afrique de l’Ouest et Centrale.

Financé à hauteur de 15 millions d’euros par la Commission européenne, il s’appuie sur des projets de partenariats euro-africains. Ensuite, les représentants du Centre du commerce international présenteront un rapport sur les perspectives de compétitivité des PME.

Ils passeront en revue plusieurs outils mis à disposition de l’agence destinés aux institutions d’appui au commerce.

En fin de journée, les représentants du projet SALEEM reviendront sur la mise en œuvre du programme visant à favoriser l’entrepreneuriat étudiant au Maghreb.

Franco-Fil, une plateforme numérique pour faciliter les échanges entre entrepreneurs francophones

Opérationnelle dès septembre 2019, une première version de la plateforme Franco-Fil sera présentée lors des “Ateliers de la Coopération consulaire”, mercredi 26 juin 2019.

Il s’agit d’un des projets phares de la CPCCAF. L’objectif de la plateforme étant d’encourager la signature de partenariats entre entreprises africaines et opérateurs économiques francophones.

Par ailleurs, le projet vise ainsi à contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU, en particulier l’ODD 17. En effet, ce dernier prévoit la mise en place de partenariats au sein de la société civile dans l’espace économique francophone.

Via une plateforme numérique dédiée, Franco-Fil a vocation à faciliter les échanges entre entrepreneurs et opérateurs économiques de l’espace francophone. Gratuite, elle est accessible au plus grand nombre.

Nécessitant peu de bande passante, la plateforme sera disponible y compris dans les territoires les moins connectés. Les échanges numériques doivent conduire à une collaboration effective.

Pour cela, Franco-Fil organisera des rencontres dans l’établissement parisien de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale (SEIN).

D’autres événements auront lieu dans les Chambres de Commerce africaines et francophones du réseau CPCCAF. Plusieurs évènements, concours, conférences et remises de prix, s’y tiendront.

De nombreuses formations seront aussi proposées par des membres certifiés par la CPCCAF et la SEIN.

La plateforme Franco-Fil sera, de ce fait, constituée autour de 3 axes :

  • Une bourse de projets aboutira à la signature de partenariats stratégiques entre les membres du réseau en fonction de leurs besoins
  • Un réseau d’actualités et d’informations sur lequel les membres pourront publier librement sera ouvert à tous.
  • Une offre de services permettra aux membres de renforcer leurs compétences et leurs activités.

Pour rappel, le lancement officiel de la campagne Franco-Fil se fera en octobre 2019 à Abidjan.

Il se tiendra dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), membre du réseau CPCCAF. Il aura lieu dans le cadre d’une semaine dédiée à l’innovation africaine portée par les partenaires de Franco-Fil.

Il interviendra après les African Rethink Awards, des 2, 3, et 4 octobre 2019 à la CCI-CI.  

Organisés par le Land of African Business, ils récompenseront les start-ups portées par de jeunes entrepreneurs africains.

La correspondance entre la disponibilité opérationnelle de Franco-Fil et les African Rethink Awards apparaît comme une opportunité exceptionnelle.

Il convient de la saisir pour donner au projet un développement à la hauteur de ses ambitions.

 Le Baromètre CPCCAF annuel des PME africaines, sonder l’environnement francophone des affaires

Autre projet majeur de la conférence, le Baromètre CPCCAF annuel des PME africaines. Il sera présenté aux membres de la CPCCAF dans le cadre des “Ateliers de la coopération consulaire” jeudi 27 juin 2019.

Fruit de la collaboration du Centre du Commerce International, il fait état du point de vue des entrepreneurs africains francophones sur leur propre situation.

Le Baromètre permet un suivi régulier des capacités et des attentes des PME africaines. Il constitue une ressource unique en son genre, mise à la disposition du réseau CPCCAF.

L’objectif : obtenir une vision globale de l’environnement des affaires en Afrique francophone en s’appuyant sur la collecte de données inédites et fiables.

Pour cela plus de 10 000 TPE et PME africaines francophones issues de plus de 15 Etats du continent ont été interrogées. Chaque année, depuis sa création en 2013, le Baromètre fait état de la diversité des PME africaines et s’appuie sur des sources solides.

Plus de 60% des entreprises participantes ont plus de 5 ans. 92% d’entre elles emploient moins de 50 employés.

Le Baromètre 2019 s’attache à dégager des tendances fiables sur la manière dont les entreprises africaines se financent. Pour cela, cinq questions ont été posées aux entreprises participantes :

  • Sur les trois dernières années, avez-vous demandé un financement ?
  • Pourquoi votre entreprise n’a-t-elle pas demandé un prêt, ou refusé une offre de la banque ?
  • Pourquoi la demande de prêt a-t-elle été rejetée par la banque ?
  • Dans l’année à venir, de quelle forme de financement votre entreprise aura-t-elle besoin ?
  • Sur les trois prochaines années, combien de fonds estimez-vous lever pour développer l’entreprise ?

En 2018, le Baromètre CPCCAF annuel des PME africaines mettait en lumière un important besoin en formation managériale et commerciale de la part des chefs d’entreprises et de leurs collaborateurs.


Entretien avec Mounir Mouakhar, Président de la CPCCAF



La CPCCAF est un fidèle partenaire du Land of African Business. Tous deux partage l’idée selon laquelle les jeunes entreprises africaines doivent être soutenues afin de participer au développement économique et social du continent.

En octobre 2019, le lancement de la plateforme Franco-Fil, proposée aux entrepreneurs francophones par la CPCCAF, interviendra après la remise des Africa Rethink Awards 2019.

Alors que les deux organisations préparent conjointement ces deux événements, l’équipe de LAB s’est entretenue avec Mounir Mouakhar, Président de la CPCCAF.

L’occasion de revenir en détails sur l’action de la CPCCAF auprès de l’entrepreneuriat francophone africain ainsi que sur les “Ateliers de la Coopération consulaire”.

Le LAB : “Pouvez-vous décrire votre parcours ?”

Mounir Mouakhar : “Diplômé de l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthages, spécialité Commerce International, j’ai occupé plusieurs fonctions au Crédit Mutuel Massif Central (CCMC) de Paris, dont celle de Chef d’agence entre 1979 et 1989.

J’ai ensuite rejoint le groupe ASSAD, où j’ai travaillé de 1989 à 2000. J’ai, par la suite, créé plusieurs sociétés, comme « SYNERGY INTERNATIONAL » en 2000, dont je serai le Président Directeur Général (PDG), ou encore « ALLURE DIFFUSION » en 2001, dont je serai également le PDG.

En 2004, j’ai créé « SYNERGY FOOD » dont je suis le gérant.

Depuis 1992, je suis membre de la Chambre Syndicale des sociétés de Commerce International de l’UTICA. Aussi, entre 1994 et 2000, j’ai été Président de Commission au sein de l’Association des Chambres de Commerce Euro Méditerranéennes.

Je suis également membre de la Chambre Tuniso-Lybienne depuis 1995 et membre du Club des exportateurs, depuis 2004.

Je suis entré à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT) en 1994, en tant que Président de la Commission formation, poste que j’occuperai jusqu’en 1998.

En en mai 2007, j’ai été élu Président de la CCIT. Par ailleurs, en avril 2016, j’ai été élu Président du Conseil Tuniso-Irakien de l’UTICA

Je suis, depuis mon élection à Dakar en décembre 2018 jusqu’en 2021, Président de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF)..”

Le LAB : “Quelles sont vos principales responsabilités en tant que Président de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Francophones ?”

Mounir Mouakhar : “La CPCCAF est une association statutairement conduite par le Président du Bureau. Ce dernier s’appuie pour cela sur une équipe légère, composée d’un Délégué général, Denis Deschamps et d’une collaboratrice, Gaëlle Chambard, chargée des affaires administratives, comptables et de la communication.

Le Président de la CPCCAF, toujours africain, représente ainsi l’association et, en lien avec ses instances, Bureau et Assemblée générale des membres, définit et met en œuvre les actions qui correspondent à ses missions.”

Le LAB : “Pourquoi unir les chambres consulaires francophones,  tel que s’attache à le faire la CPCCAF, est-il nécessaire pour accompagner le développement économique de l’Afrique ?”

Mounir Mouakhar : “CPCCAF est devenue un véritable acteur de référence du co-développement en Afrique, Le secteur privé africain et les entreprises francophones sont les grands bénéficiaires.

Pour cela en effet, les chambres africaines et francophones, qui constituent le réseau CPCCAF, interviennent localement, au plus près des TPE et PME, pour favoriser le développement de l’esprit d’entreprise et la professionnalisation des acteurs économiques.

Il s’agit d’actions concrètes visant à favoriser le développement effectif des TPE et PME et l’amélioration des compétences des professionnels, moyennant le renforcement des structures d’accompagnement des entreprises.

Le rôle des entreprises et du secteur privé dans le développement africain, qui constitue le cœur même de l’activité de la CPCCAF depuis son origine, est maintenant bien reconnu par les grands acteurs internationaux, tels que l’Union Européenne ou l’Union Monétaire Ouest Africaine.”

Le LAB : “Pouvez-vous nous en dire plus sur la manière dont s’engage la CPCCAF aux côtés des entrepreneurs locaux ?”

Mounir Mouakhar : “La CPCCAF est un acteur engagé sur le terrain, au travers des organisations qui composent son vaste réseau de membres. Ces derniers accompagnent les entreprises au quotidien.

Pour assurer la meilleure réponse possible aux besoins et attentes des entreprises, la CPCCAF se fonde ainsi sur son Baromètre annuel des entreprises africaines, qui dresse un portrait microéconomique du climat des affaires en Afrique francophone, grâce aux 10 000 réponses obtenues de la part de TPE et PME africaines dans plus de 15 pays.

Aussi, dans le prolongement de cet outil donnant de la visibilité aux économies africaines, la CPCCAF s’emploie à  “promouvoir la compétitivité des PME en Afrique francophone”(cf. Étude ITC – CPCCAF publiée en octobre 2018), d’une part, et à favoriser ou plutôt “dérisquer”  l’investissement des entreprises francophones et autres en Afrique, d’autre part.

De manière concrète, les actions que la CPCCAF met en œuvre sont structurées autour de trois idées :

  • Soutenir le développement inclusif et durable des filières africaines, moyennant plus particulièrement la mise à niveau des responsables et cadres d’entreprises, la structuration des chaînes de valeur ainsi que la formation technique et le recours au numérique
  • Rendre l’information économique plus intelligente, grâce à la valorisation appuyée des données des chambres africaines (chambres de commerces et d’industrie et autres), qu’il s’agisse des fichiers d’entreprises, des cartographies économiques et du Baromètre CPCCAF, pour élaborer des solutions de modélisation et organiser le “match – making” avec les données d’entreprises des chambres européennes
  • Favoriser les partenariats opérationnels entre entreprises africaines et européennes, par la mise en œuvre d’outils simples et adaptés, comme l’Application Franco-Fil que la CPCCAF lancera officiellement, à Abidjan, début octobre 2019, et qui constituera une bourse de projets entrepreneuriaux et soutiendra leur développement.”

Le LAB : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’Assemblée Générale, événement majeur de la CPCCAF qui se tient chaque année ?”

Mounir Mouakhar : “L’Assemblée générale de la CPCCAF est l’un des deux grands points de ralliement de notre réseau.

Elle est systématiquement organisée en Afrique, à l’invitation de l’un de nos membres. Après Dakar, au Sénégal, en 2018, nous serons ainsi tous réunis à Fès, au Maroc, en décembre 2019, pour tisser des liens toujours plus étroits entre l’espace économique francophone et l’Afrique, et au sein même du continent.

Ce rassemblement annuel, rassemblant près de 200 participants, permet aussi de donner de la visibilité à la francophonie des affaires, que notre réseau CPCCAF incarne pratiquement seule, et par laquelle elle entend utilement contribuer à l’amélioration de l’environnement local des affaires et à la bonne gouvernance.”

Le LAB : “Quels sont les objectifs que devront remplir les “Ateliers de la Coopération consulaire” qui se tiendront les 26, 27 et 28 juin 2019 à Lyon ?”

Mounir Mouakhar : “Les “Ateliers de la Coopération CPCCAF” sont l’autre point de ralliement annuel du réseau, généralement organisé en France, à l’invitation de l’un de nos membres.

Après Marseille en juin 2018, nous nous retrouverons à Lyon en 2019, puis à Bordeaux en 2020.

Les Ateliers sont un moment de réunion important pour les élus et experts de notre réseau. Ces derniers en profitent pour faire le point sur leurs activités et échanger sur les projets de la CPCCAF, qui se définissent notamment en fonction des orientations des grands acteurs qui accompagnent le développement et la coopération avec l’Afrique.

Ainsi, à Lyon en juin 2019, on veillera à intégrer l’importante inflexion de la Commission européenne, qui prend désormais le secteur privé comme moteur essentiel du développement africain.

La CPCCAF, qui joue le rôle de porte-voix des entreprises, l’a d’ailleurs toujours défendu.”

Le LAB : “Quelles sont les raisons à l’origine de la création de la plateforme Franco-Fil ?”

Mounir Mouakhar : “Comme cela a été indiqué, la CPCCAF est un acteur reconnu comme majeur en matière de coopération économique, dite institutionnelle, parce qu’elle passe par le renforcement des structures qui, comme les chambres de son réseau, accompagnent localement le développement des entreprises.

Pour aller plus loin dans le sens de la dynamisation de la francophonie des affaires, la CPCCAF veut aussi pouvoir directement s’adresser aux entreprises, plus particulièrement dans le sens de la facilitation des partenariats entre entrepreneurs francophones.

Avec la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale (SEIN), la CPCCAF a donc élaboré le projet Franco-fil.

Il s’agit à la fois d’une plateforme numérique et d’une bourse de projets partenariaux rassemblant entreprises, associations, partenaires publics et privés, organismes internationaux et organisations non gouvernementales, francophones africains et des d’autres continents…”

Le LAB : “De quelles manières la plateforme Franco-Fil sera-t-elle en mesure d’accompagner l’entrepreneuriat africain local ?”

Mounir Mouakhar : “Le dispositif permettra des échanges en ligne entre entrepreneurs francophones. La finalité : permettre des rencontres physiques dans le cadre d’événements, concours et remise de prix et de formations de « mise à niveau ».

Pour cela, la plateforme Franco-Fil sera constituée autour de deux axes : les informations du Réseau (actualités et événements et informations juridiques et économiques) et la Bourse de projets, où des entrepreneurs pourront faire état de leurs besoins (financement, capacité, conseils, opportunités d’affaires) aux membres du réseau Franco-Fil, particulièrement pour construire, au travers de rencontres physiques, des partenariats d’affaires.

La plateforme Franco-Fil donnera également accès à une offre de services payants, permettant aux membres de renforcer leurs compétences (formations et participation à des séminaires d’information) et leur activité (prestations en ligne, facilitation de l’accès au financement, intelligence économique et stratégique, prestations juridiques…).”

Le LAB : “Quelles raisons ont amené la CPCCAF à élaborer le Baromètre des PME africaines ?”

Mounir Mouakhar : “Le Baromètre CPCCAF des PME africaines en est, en 2019, à sa 7ème édition. Lors de sa création, en 2013, il s’agissait d’abord de permettre aux chambres du réseau CPCCAF de disposer d’éléments quantifiés et vérifiables pour appuyer leur plaidoyer auprès des pouvoirs publics locaux.

Aujourd’hui, au-delà de cette posture de légitimité des chambres au centre de leur écosystème, il s’agit aussi de mieux connaître les besoins et attentes des entreprises pour pouvoir leur proposer des services qui leur correspondent.

En d’autres termes, en lien notamment avec la cartographie économique, le Baromètre peut être un outil pour la gestion de la relation clients des chambres du réseau CPCCAF.

Aussi, si on veut aller plus loin en termes d’information économique augmentée, le Baromètre des PME africaines, avec son historique sur 7 ans, peut être à la base d’une démarche de modélisation pour de l’aide à la décision fondée sur des données micro-économiques, et non plus seulement suLa Conférence Permanente des Chambres Consulaires africaines et francophones (CPCCAF) : souder l’espace économique francophoner des agrégats macro-économiques.

Grâce à la meilleure visibilité des économies africaines qu’il assure aujourd’hui, mais qui peut être encore développée, le baromètre CPCCAF contribuera ainsi nécessairement à la “dérisquisation” des investissements en Afrique.”

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