CPCCAF_Ateliers de la coopération consulaire 2018

Mise à jour le 5 juillet 2018

Focus sur les Ateliers

de la Coopération consulaire CPCCAF

25, 26 et 27 juin – Marseille (France)


Vidéo 1 (6,39 min) ou Vidéo 2 (12 min)

Interviews


LUNDI 25 JUIN 2018

Le premier jour des ateliers, les participants ont été accueillis au Palais de la Bourse de Marseille avecnt de commencer les travaux par une cérémonie d’ouverture présidée par le président de la CPCCAF M. Essohouna MEBA. Le président de la CPCCAF a ensuite signé une convention avec Africalink.


Signature de la convention CPCCAF/Africalink


Protocole d’accord CCI Marseille-Provence/ CCI de Mauritanie

Suite à cette cérémonie, le premier atelier portait sur le numérique et l’émergence économique en Afrique. En effet, une très grand majorité (70%) de la population africaine disposerait aujourd’hui d’un téléphone portable et serait donc en mesure de recevoir et d’envoyer des SMS. Le numérique apparaît ainsi comme le nouveau moteur du continent africain, grâce notamment à la croissance exceptionnelle du secteur des mobiles.

Aussi, parce qu’il offre un potentiel illimité pour le développement de solutions innovantes, le numérique est l’une des voies d’avenir possibles pour l’émergence économique africaine, en même temps qu’il permet de faire face à ses défis présents.

D’abord, pour donner à la jeunesse les moyens effectifs de contribuer à construire l’Afrique du futur, le numérique facilite l’accès à l’éducation via les plateformes MOOC ou encore les solutions d’adaptive-learning. Pour le secteur public, il offre la possibilité de renforcer les offres de services, d’améliorer leur efficience, et de pallier les déficits d’infrastructures. Pour les entreprises, le numérique offre enfin des opportunités considérables en matière de création d’emplois et peut se transformer en véritable un levier pour générer du lien entre les personnes, tout en réduisant les coûts de transaction, de coordination, d’analyse et de diffusion de l’information.

Les nombreuses start-ups innovantes qui voient le jour en Afrique illustrent ainsi tout le potentiel que représente le numérique pour répondre aux enjeux socioéconomiques du continent, tout en permettant une croissance plus durable et inclusive.

Pour la sixième année consécutive, le Baromètre d’opinion des PME africaines (version intégrale) répond à l’ambition de mieux comprendre le climat économique en Afrique, avec une approche comparative des évolutions à l’œuvre chaque année, pour proposer une vision fiable et globale du tissu entrepreneurial du continent.

Cette année, 22 des chambres consulaires membres du réseau CPCCAF ont collecté un nombre record de données d’entreprises de tous secteurs. De mars à mai 2018, elles ont enquêté auprès de 9400 entreprises, à travers 16 pays de toute l’Afrique francophone. Suite à cet important travail de terrain, les données brutes ont été restituées à la CPCCAF, puis pondérées par secteur en fonction des PIB nationaux.

Mme Isabelle Savelli-Thiault, Responsable du CROCIS (Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services en Île-de-France), a présenté cette année, lors de nos Ateliers de la coopération consulaire organisés à Marseille, les résultats 2018 du Baromètre. Si la stabilisation était le maître mot de la précédente édition du Baromètre CPCCAF, les analyses de cette année sont en revanche teintées, dans leur grande majorité, d’un pessimisme grandissant quant à l’évolution de la conjoncture économique. La plupart des chiffres sont globalement décevants, en particulier l’évolution des chiffres d’affaires, ou encore l’internationalisation des entreprises, qui demeure limitée. De plus, on observe toujours un écart important entre l’Afrique du Nord et les autres zones. En revanche, le Baromètre de cette année affiche un pourcentage en hausse des exports vers les autres pays de l’Afrique francophone, ce qui permet de préciser le rôle de la francophonie économique. L’édition 2018 du Baromètre a aussi mis à l’honneur la question des besoins en formation, pour les salariés et pour les managers, ainsi que des questions de compétitivité de l’entreprise, en partenariat avec ITC, représenté par Marion Jansen.

En début d’après-midi, la CPCCAF a organisé l’atelier sur les solutions pour l’amélioration du climat des affaires en Afrique : les actions des consulaires et des partenaires de la CPCCAF L’objectif de cet atelier fut de revenir sur les enjeux de l’amélioration du climat des affaires dans les pays africains, où l’instabilité et l’insécurité économique et juridique pèsent sur le développement du secteur privé, en même temps qu’elles nuisent aux partenariats. 

Cette insécurité est exacerbée par l’accès difficile au financement, qui compromet notablement le potentiel de croissance et d’internationalisation des PME africaines. On évoquera alors les pistes et solutions pour permettre à ces PME de recourir plus facilement et directement à des solutions de financement, qu’elles soient classiques et plus ou moins pratiquées, selon les cas (prêts d’honneur, microcrédit, mésofinance, financement participatif, sociétés de caution mutuelle, vente à réméré, prêts sur gage…), ou bien fondées sur des solutions et applications numériques (mobile-banking, sites de crowdfunding, crowdlending, développement d’ICO…). Egalement, le Trade Finance, qui est une offre de financements à court-terme qui n’impacte pas la structure bilancielle de l’entreprise, ce qui en fait un mode de financement particulièrement attractif pour les PME qui ont besoin de stabilité financière.

Autre facteur essentiel pour la sécurisation des entreprises, le droit des affaires, dont la pertinence et la stabilité doivent favoriser un environnement de plus grande confiance entre les différents opérateurs économiques. Il s’agira donc d’évoquer les stratégies suivantes :

  • d’une part, miser sur l’adaptation des réglementations – qui jouent un rôle très important dans la facilitation de l’accès aux financements – a minima pour qu’elles ne contrarient pas la croissance, et au mieux, pour contribuer à la dynamique de croissance ; étant entendu que la finance dépend elle aussi du cadre réglementaire imposé par les pouvoirs publics ;
  • d’autre part, envisager de systématiser le recours à l’arbitrage, en tant que solution adaptée pour réduire l’insécurité juridique et améliorer le climat général des affaires — l’arbitrage international comme un moyen d’assurer un règlement rapide et équilibré des litiges, qui permet le développement harmonieux des échanges entre entreprises.

Dernier aspect évoqué, mais non le moindre, il y a aussi l’éthique qui n’est pas seulement l’éthique des affaires mais aussi une spécificité « francophone », qui tourne autour de la RSE (responsabilité sociale des entreprises) et également des ODD (objectifs du développement durable). Pour assurer l’avenir du continent, les opérateurs financiers qui interviennent aujourd’hui en Afrique doivent ainsi prendre en compte ces critères « éthiques » fondamentaux lorsqu’ils prennent leur décision d’investir.

Ensuite, l’Atelier CPCCAF sur les conditions à réunir pour assurer le regroupement et l’animation de communautés d’entrepreneurs visant à développer les courants d’affaires a évoqué les différents moyens possibles pour établir des réseaux et communautés d’entrepreneurs, ayant pour objectif de favoriser le développement des affaires entre opérateurs économiques du Nord au Sud (et inversement) mais aussi du Sud au Sud.

Parmi eux, l’un des plus efficaces reste l’organisation de rencontres physiques, par le biais de conventions d’affaires ou de salons, comme le Salon AFRIBAT qui s’est tenu récemment à Yaoundé et du Forum de l’Océan indien qui doit bientôt être organisé à Tananarive. Cependant, pour pouvoir effectivement se traduire par des affaires, il faut aussi trouver des solutions pour que ces rencontres portent sur le long terme ; ce qui n’est pas toujours sans difficultés.

Aussi, pour animer un réseau, afin de le garder à la fois vivant et ouvert, des initiatives de mise en relation régulière doivent voir le jour. Ce fut alors l’occasion d’évoquer AfricaLink, dont l’objectif est de constituer une communauté d’entrepreneurs et d’acteurs économiques, orientée sur le développement économique « Europe-Méditerranée-Afrique », et qui se traduit par l’échange et le partage de réseaux à forte valeur ajoutée et de contacts qualifiés, pour contribuer au développement du courant d’affaires entre l’Afrique et l’Europe.

Enfin, pour approfondir les partenariats et établir des relations d’affaires solides et durables, au-delà même des rencontres physiques, nous avons parlé des solutions numériques qui peuvent très utilement contribuer au réseautage d’affaires, par le biais notamment d’applications ou de plateformes spécialisées, qui permettent non seulement de maintenir le contact avec un réseau déjà connu, mais encore de découvrir de nouveaux partenaires potentiels pouvant former de nouveaux clusters durables.

Le dîner dans le hall du Palais de la Bourse au milieu de l’expoition « Abstracted Love – Solo Show JonOne » fut l’occasion pour nos participants de se retrouver et de partager des moments de convivialité, en présence de notre invité Basile Boli.

MARDI 26 JUIN 2018

Le Mardi matin, les participants ont été transférés au Conseil Départemental. Ils ont alors pu découvrir l’accélérateur d’emploi.

Lancé en avril 2016, l’accélérateur de l’emploi en Provence est un dispositif unique en France qui permet d’accompagner les bénéficiaires du RSA dans leur recherche d’un travail. On découvre alors les différentes possibilités qu’offre cet accélérateur : des simulations d’entretiens, des photos professionnelles, une aide à la rédaction du CV. L’idée est de renforcer la dynamique de baisse du chômage et d’accompagnement vers un emploi stable et qualifié au sein du département.

Ils ont ensuite été accueillis par Martine Vassal, présidente du Conseil Départemental, avant de commencer l’Atelier CPCCAF sur la formation professionnelle et entrepreneuriale : les projets des consulaires pour le programme ARCHIPELAGO (CPCCAF) et présentation de l’initiative AFRIQU@PPRENTISSAGE du réseau français des CMA.

Cet atelier a notamment permis de présenter plus en détails le projet ARCHIPELAGO avant les réunions du lendemain exclusivement consacrées à ce projet.

Signature du protocole d’accord CCI du Mali/CMAR Pays de la Loire/CMAR Pays de la Loire – délégation de la Vendée/APCMA/CPCCAF – CCIAD Sénégal/CCI Paris Île de France/CPCCAF

L’heure du déjeuner fut ensuite l’occasion de présenter l’ouvrage de Frédéric Caille et Mamadou Badji « Du soleil pour tous, l’énergie solaire au Sénégal ».

En début d’après midi, les participants ont été transférés à The Camp,  un campus original, une initiative permettant de rassembler en un seul et même lieu des talents innovants afin d’avancer ensemble vers des solutions durables pour la planète.

Nous avons ensuite organisé l’atelier partenaires et bailleurs de la CPCCAF, autour de trois grandes parties. 

La première partie de cet atelier a été consacrée au passage en revue des grands chantiers et projets mis en œuvre par la CPCCAF et ses partenaires. Parmi ceux-là, le projet POTAMOS, qui repose sur la volonté de bâtir une démarche commune d’information économique augmentée pour le développement, grâce notamment à la constitution de fichiers d’entreprises et de cartographies économiques ; le projet CORE (ex -Passerelles africaines), qui visera à assure la création et le développement de PME africaines performantes dans les filières agricoles porteuses à l’international, grâce notamment au numérique ; le projet REVMA, qui s’intéressera au développement des énergies renouvelables et de la ville intelligente en Afrique.

Le second panel d’intervenants est revenu sur les projets développés localement par les chambres consulaires membres du réseau CPCCAF, notamment, le modèle de coopération économique intitulé « compagnonnage consulaire » (mis en place par la CPCCAF avec le soutien de l’AFD), une technique d’appui entre une chambre consulaire mentor et une chambre « mentorée », qui a permis le renforcement des services d’accompagnement et de formation proposés aux entreprises par les chambres africaines, grâce au soutien et à l’expertise de leurs homologues. Il s’agira, pour les intervenants, d’évoquer la mise en place de ces compagnonnage dans leurs chambres respectives, et les fruits de cette coopération, qui repose avant tout sur le partage d’expertises et d’expériences, et qui n’est pas seulement une action du nord vers le sud, mais de plus en plus souvent une intervention sud-sud.

L’ultime panel d’intervenants a évoqué les projets CPCCAF menés conjointement avec des partenaires privés. En particulier, le Land of African Business (LAB) a présenté ses initiatives pour faire face aux défis du développement et de la croissance africaine, ainsi que son programme African Rethink Awards (ARA), un lieu de rencontre privilégié entre des entrepreneurs africains et investisseurs étrangers où des entreprises innovantes sont récompensées.

Enfin, le dernier atelier de la journée portait sur le renforcement des filières africaines : clustérisation, recherche de partenariats, accompagnement à l’export…

Ce fut l’occasion pour les intervenants d’exposer les défis liés à leurs pays afin de réfléchir ensemble à des solutions.

Le secteur agricole sénégalais dispose d’importants atouts pour constituer un pilier pour la croissance de l’économie et la création d’emplois. L’existence de différentes zones agro-écologiques complémentaires permettent à ce pays d’offrir une diversité de productions à même de fournir une autosuffisance alimentaire à la population et, de dégager des surplus pour l’exportation à terme.       

Certains micro-climats spécifiques et la position géographique stratégique du Sénégal offrent également une possibilité supplémentaire d’exploitation de niches

spécifiques pour les marchés de produits innovants. Cependant, pour valoriser l’ensemble de ces potentialités, un certain nombre de défis sont à relever dont:

  • l’augmentation significative de l’ensemble des productions par une meilleure intensification des systèmes grâce à la maitrise de l’eau, la formation des

acteurs et l’adoption de technologies efficaces;

  • l’amélioration de l’environnement de la production pour permettre à l’agriculture d’être plus attractive pour le secteur privé à travers des incitations plus efficaces au plan de l’accès à la terre, au crédit, aux intrants et l’organisation des marchés.

L’exploitation de l’ensemble de ces filières agricoles constitue une opportunité à saisir pour le secteur privé, en termes d’investissements pour exploiter des périmètres agricoles, offrir des prestations dans la fourniture d’équipements et d’intrants, installer des unités de conservation et de transformation et, commercialiser les produits.

Lors de cet atelier, nous nous sommes également penchés sur le potentiel agricole de la république de Guinée. En effet, elle dispose elle aussi d’importantes ressources mais souffre également d’un manque d’organisation et de structuration de son secteur agricole. Le manque de soutien de l’Etat et des bailleurs de fond a pour conséquence une fragilisation des Filières, une perte de ressources par l’écoulement contraignant des produits, ainsi qu’un manque d’opportunités d’emploi. Les défis à relever sont donc la structuration de la filière agricole ainsi que la formation professionnelle des agents de ce secteur, notamment à travers une coopération consulaire.

Au Cameroun, c’est l’initiative CIP, L’incubateur de la Chambre de Commerce,  l’industrie des Mines et de l’Artisanat, qui apparaît comme un début de réponse. Axé sur la production, la formation et la recherche appliquée, le CIP vise à la création de  valeur ajoutée, à la réduction de taux de mortalité des entreprises dès leur création, et à la création d’emplois. Nous sommes également revenus sur le projet de coopération CCIMA/CAPEF sur le renforcement de certaines filières dans la région de l’Adamaoua au Cameroun, visant à améliorer la production, la productivité, la transformation et la commercialisation des produits et sous-produits des filières viande, maïs, miel et igname.


Visite de « the Camp »

Dans la soirée, les participants ont eu la joie de découvrir la Villa Valmer et de pouvoir échanger et réseauter dans ce cadre somptueux.

MERCREDI 27 JUIN 2018

Retour au Palais de la Bourse pour les participants afin d’assister à l’Atelier GPMM sur les « smart ports » : comment optimiser la gestion des flux ? Présentation des activités portuaires du territoire d’Aix Marseille-Provence.

Lors de cet atelier, les différents intervenants sont revenus sur les solutions innovantes qu’apportent le Smart Port de Marseille, à savoir la gestion de data, l’utilisation d’énergies vertes… Ces solutions contribuent à faire du Grand Port de Marseille un véritable lieu d’innovation, une plateforme des échanges colossale tout en ne nuisant pas à la fluidité de la ville et plus largement de la région. Le groupe Bolloré a également présenté ses stratégies d’innovations pour parvenir à désenclaver certains ports au Sud et notamment en Afrique, afin de rendre au continent plus de dynamisme dans sa gestion des flux.

Par la suite, ces trois jours d’ateliers se sont conclus pour les participants au programme d’une réunion de pilotage ARCHIPELAGO.

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Crédit photo : Erick. by photovisions Reportage
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