Mener ensemble un plaidoyer en faveur de l’industrialisation du Mali
Le mardi 19 mars 2019, une importante délégation de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI), conduite par son président, Cyril Achcar, et comprenant, entre autres, Lanfia Camara et Boubacar Tandia, a été reçue au siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) par le président de l’institution, Youssouf Bathily, entouré des membres de son bureau – dont le richissime homme d’affaires Madiou Simpara – et des cadres de l’administration de la CCIM.
A l’entame de ses propos, le président de l’OPI, Cyril Achcar a tout d’abord tenu à faire remarquer que « nous relevons tous de la CCIM ». Cela, pour dire que l’OPI demeure une entité à part entière de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali qui, faut-il le rappeler, a pour « mission l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant dans les différentes branches d’activités commerciales, industrielles et des services en République du Mali ».
Au cours de cette visite de l’OPI à l’institution-mère, les deux parties ont passé en revue la situation de l’industrie dans notre pays qui, aux dires du président de l’OPI, reste complexe et les « causes étant connues de tout le monde ».
D’après lui, le Mali compte quelque 700 unités industrielles ; alors qu’au Sénégal, on en dénombre 6 000 et 8 000 en Côte d’Ivoire. Au nombre des facteurs qui freinent l’industrialisation de notre pays, les participants à ladite rencontre ont noté, entre autres, le coût élevé de l’électricité, les difficultés de financement bancaire, d’approvisionnement en matières premières locales et la faible part du budget national allouée au développement industriel.
Relancer les usines à l’arrêt…et lutter contre la concurrence déloyale
Après avoir rappelé les « 24 mesures du Livre blanc de l’Industrie : pour un développement économique solide, créateur de richesses et d’emplois », dont la deuxième édition date de 2016 sur financement de la CCIM notamment, les participants ont décidé de mener ensemble un véritable plaidoyer auprès des pouvoirs publics en vue de la promotion du « made in Mali ».
En plus du faible taux d’industrialisation du pays, s’y ajoute, d’après le président Achcar, qu’il y a « énormément d’usines à l’arrêt ». Qui va venir chercher à ouvrir des usines dans notre pays quand 50% des unités existantes sont fermées ? S’est interrogé l’un des participants. S’il faut relancer le secteur industriel, il faudra réveiller toutes ces usines qui dorment, a renchéri un autre.
A propos de la relance des unités industrielles à l’arrêt, les deux parties sont unanimes qu’il s’agit là d’une priorité absolue et qu’il revient à la CCIM, qui a pour mission notamment la promotion de l’économie nationale, d’appuyer l’OPI dans ce sens. Pour cela, Boubacar Tandia dit Sancho, P-DG du Groupe Tandia, dira qu’il faut désormais « se donner la main » afin de gagner ce combat. Cyril Achcar de rappeler, à titre d’exemple, que c’est le « made in USA » et le « made in Japan » qui a fait la force de ces pays. De ce fait, dira-t-il, il faut qu’on marche ensemble pour la promotion du « made in Mali ».
Quant au président Youssouf Bathily, pétrolier de son état, il dira qu’il sattendait depuis longtemps cette rencontre qui vient maintenant à point nommé. Pour la promotion du « made in Mali », il suffit, d’après lui, de voir comment les autres pays ont fait.
Après avoir répondu favorablement aux différentes sollicitations de l’OPI, notamment pour l’organisation de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA 2019), prévue en fin octobre prochain, le président de la Chambre a proposé que l’OPI et l’institution-mère puissent se rencontrer beaucoup plus fréquemment autour des sujets d’intérêt commun. « Je ne veux plus que l’OPI s’éloigne de la CCIM. S’il y a le dialogue, si le secteur privé parle d’une seule voix, ça va marcher inchallah » a conclu le président Bathily.
Mamadou FOFANA, CCI du Mali