L’information sectorielle en Afrique
Conseils pratiques pour trouver des informations économiques sectorielles sur un pays africain
Aujourd’hui encore, l’accès à l’information sur les secteurs d’activité et les marchés reste difficile en Afrique. La production d’informations business y est moins abondante et diversifiée que sur d’autres continents, du moins sous une forme structurée. Les médias spécialisés sur les filières et les branches professionnelles sont plus rares, disposent d’une ancienneté moindre et s’adressent à des publics plus restreints. Le principal canal d’accès à l’information professionnelle n’est autre que le réseau humain, sous une forme orale, plus qualitative que quantitative. Cependant, l’information numérique tend à se développer aussi en Afrique : Internet est en train de modifier le paysage informationnel du continent. Plusieurs sources gratuites permettent désormais d’accéder à l’information sectorielle sur les marchés africains. Des portails comme Attijari Trade* ou BMCE Trade*, alimentés par la société française Export Entreprises, recensent plusieurs milliers de rapports de grands cabinets conseils et de publications d’organisations internationales.
Mais il n’existe pas toujours des études toutes faites sur les marchés qui nous intéressent. Dans ce cas, il faut collecter les informations sectorielles auprès des sources habituellement utilisées pour réaliser les études de marché : la presse, les organisations professionnelles et les institutions statistiques.
Dans ce cadre, la meilleure source de presse demeure la presse professionnelle, spécialisée sur les différents métiers et secteurs d’activités. Les titres appartenant à cette presse sectorielle peuvent être identifiés par des annuaires internationaux comme celui de Factiva ou celui de LexisNexis. Une fois identifiés sur ces portails, il est aisé de se reporter aux sites web de ces publications et d’y rechercher l’information pertinente. Si l’on ne trouve pas de titres spécialisés par ce biais (la presse professionnelle est moins étoffée en Afrique qu’ailleurs), on peut se reporter aux articles économiques de la presse généraliste. Les titres relevant de ce type de presse sont recensés de manière assez complète dans des annuaires comme ceux d’Online Newspaper ou d’ABYZ News Links. Enfin, les agences de presse, identifiées sur Wikipedia ou Parstimes, constituent aussi des ressources bien utiles.
En ce qui concerne les annuaires d’organisations professionnelles, ils sont très peu nombreux. Celui proposé sur Attijari Trade* ou sur BMCE Trade* est l’un des plus complets, avec plus de 3500 fédérations professionnelles recensées dans le monde. En revanche, les institutions statistiques en Afrique et dans le monde se trouvent plus facilement sur UNStats ou sur Wikipedia. Les publications statistiques sont évidemment d’une qualité et d’une précision variables mais elles valent la peine d’être examinées avec soin. Les données import/export issues des douanes sont également précieuses pour la compréhension de la dynamique des marchés. Des portails comme Trade Map* ou UN Comtrade les agrègent sur plusieurs années.
Pour conclure, disons un mot des foires et salons professionnels. Ils représentent une source éminente concernant l’actualité d’un secteur d’activité ou d’une filière… à condition de se rendre sur place. Mais si les sites web de ces manifestations sont généralement assez pauvres, les catalogues d’exposants que l’on trouve sur ces sites facilitent l’identification des acteurs principaux de ces secteurs, acteurs qui constituent eux-mêmes des sources d’information privilégiées. De nombreuses bases de données fournissent la liste des salons et manifestations professionnelles. On peut citer par exemple EventsEye ou Expodatabase.
Bien évidemment, les sources citées ici pour l’Afrique sont également utilisables pour les autres continents.
*Accès gratuit sur inscription
Article publié initialement sur le Portail Intelligence Afrique.