Former des chercheurs africains
qui relèveront les défis de l’Afrique
Source : la Banque mondiale
Au printemps 2018, un événement inédit en Afrique s’est tenu sur le campus de l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso : le tout premier salon de l’enseignement supérieur. À cette occasion, les 22 centres d’excellence basés dans les universités de neuf États d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale se sont réunis pour célébrer la réussite de leurs étudiants et présenter au public les innovations résultant de leurs recherches.
Pour Olivier Yaméogo, cette rencontre, organisée dans le cadre du projet de développement de Centres d’excellence africains, a été à la fois un lieu d’échange de connaissances et une source d’inspiration. Cet étudiant en ingénierie électrique a conduit un projet de recherche sur le pompage solaire susceptible d’améliorer l’approvisionnement en eau des régions pauvres.
« Jusqu’à présent, je pensais qu’il n’existait pas d’enseignement scientifique de pointe ailleurs qu’à l’étranger, notamment en Europe. Mais le travail réalisé au Centre d’excellence de 2iE prouve que nous n’avons rien à envier à ces formations », affirme-t-il.
PROJET CEA
Initié en 2014, le projet de « Centres d’excellence africains » (CEA) a bénéficié d’un financement de l’IDA de 165 millions de dollars en vue d’implanter 22 centres de recherche dans neuf pays : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Nigéria, Sénégal et Togo. L’enjeu ? Doter l’Afrique des compétences indispensables pour accélérer son développement.
Si chaque CEA est unique, tous ont pour point commun d’être des pionniers de la recherche appliquée. L’objectif est de former une cohorte de spécialistes de haut niveau dans des domaines scientifiques et techniques allant de la génomique et des maladies infectieuses jusqu’à l’environnement durable et l’ingénierie en passant par l’eau et l’assainissement, la biotechnologie ou encore la santé reproductive et l’agriculture.
Grâce à des partenariats solidement établis avec des universités et des industriels africains ou non, les étudiants bénéficient d’équipements ultramodernes ainsi que des meilleurs professeurs du continent et de la diaspora. Ce qui explique, comme l’indique Harouna Karambiri, enseignant et coordinateur à 2iE, que les étudiants proviennent de toute l’Afrique.
« Nos étudiants trouvent rapidement un emploi à l’issue de la formation car ils sont innovants et compétitifs aussi bien au niveau national que régional et international », ajoute-t-il.
Dix-huit programmes répartis dans sept centres ont obtenu une accréditation internationale au terme d’un processus exigeant qui garantit que le contenu des formations, l’organisation de l’enseignement, les compétences visées ainsi que les méthodes pédagogiques répondent aux spécifications internationales. Les organismes d’accréditation sont notamment l’Agence allemande d’assurance qualité et d’accréditation des études (AQAS), la Société royale de biologie au Royaume-Uni et le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur en France.
Depuis leur création, les formations proposées par les centres se sont enrichies de 35 nouveaux programmes. Au total, on compte plus de 6 500 étudiants en master et 1 600 doctorants tandis que près de 17 000 élèves (originaires du pays ou de ceux avoisinants) suivent des formations courtes. Par ailleurs, le projet s’est attaché à attirer les femmes vers les disciplines scientifiques : plus de 4 000 d’entre elles sont inscrites en master, doctorat ou encore à une formation courte dans ce domaine.
Phase suivante
Suite à ces résultats encourageants, la Banque mondiale va renforcer son aide en faveur de la création de nouveaux centres d’excellence et débloquer des ressources supplémentaires à destination des CEA particulièrement performants sur les plans régional et international.
Un nouveau projet est en cours de préparation, qui bénéficiera d’un financement alloué au titre d’IDA-18. Ce projet qui met l’accent sur l’impact des formations et la productivité donnera l’opportunité aux universités d’élargir le cadre de leurs activités et d’explorer de nouvelles pistes. Avec toujours en ligne de mire l’enrichissement du capital humain dont l’Afrique a tant besoin pour accélérer son développement.