Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, publié en avril 2025, dresse un tableau contrasté de la situation économique de la région. Après plusieurs années de crises successives, une reprise modeste est en cours, mais elle reste entravée par des défis structurels persistants.
Le FMI prévoit une croissance du PIB de 4,2 % en 2025 pour l’Afrique subsaharienne, après une progression de 3,6 % en 2024. Cette amélioration est attribuée à l’atténuation des effets des chocs climatiques et à la levée progressive des contraintes d’approvisionnement qui avaient affecté l’agriculture et l’industrie dans plusieurs pays de la région.
Cependant, cette croissance reste insuffisante pour répondre aux besoins d’une population en forte augmentation. La région continue de faire face à des défis majeurs, notamment une dette publique élevée, une inflation persistante et des tensions sociales croissantes
Le niveau d’endettement en Afrique subsaharienne atteint près de 58 % du PIB, un record depuis deux décennies. La moitié des économies à faible revenu de la région sont confrontées à des risques élevés de surendettement, voire de défaut de paiement. La raréfaction des sources de financement et la hausse des taux d’intérêt compliquent davantage la situation, obligeant certains pays à réduire les dépenses sociales essentielles.
L’inflation, bien que légèrement en baisse, reste préoccupante, avec 14 pays affichant des taux à deux chiffres. Cette situation pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages et alimente les tensions sociales.
La région présente une croissance à deux vitesses. Les pays diversifiés comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya et le Rwanda enregistrent des taux de croissance soutenus, proches de 6 %, grâce à la consommation et à l’investissement. En revanche, les pays dépendants des matières premières, tels que le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud, connaissent une croissance plus modeste, autour de 3,2 %.
Le FMI souligne l’importance de réformes structurelles pour diversifier les économies, améliorer la mobilisation des ressources intérieures et renforcer la résilience face aux chocs externes. Il appelle également à un soutien accru de la communauté internationale pour accompagner ces efforts.
Malgré les défis, des signes d’amélioration sont perceptibles. La stabilisation des ratios d’endettement, la baisse progressive de l’inflation et la reprise de la croissance offrent des opportunités pour renforcer les bases économiques de la région.
Le FMI recommande aux pays d’Afrique subsaharienne de poursuivre les efforts d’assainissement budgétaire, de mener des politiques monétaires axées sur la stabilité des prix et de mettre en œuvre des réformes visant à diversifier les sources de croissance. La mobilisation accrue des recettes fiscales, notamment par l’élargissement de l’assiette fiscale et la réduction des exonérations, est également préconisée.
En conclusion, l’Afrique subsaharienne se trouve à un tournant. La reprise économique en cours offre une fenêtre d’opportunité pour engager des réformes profondes et durables. Cependant, sans une action concertée pour relever les défis structurels, les progrès pourraient rester fragiles et inégaux.
Pour une analyse détaillée, vous pouvez consulter le rapport complet du FMI : Rapport FMI : perspectives économiques régionales – Afrique subsaharienne
